Idée

image mentale ou concept

Une idée est une représentation d’un être ou d’une chose dans l’esprit ; notion que l’esprit reçoit ou se forme de quelque chose.

Citations artistiques

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Nicolas Schöffer, Discours d'installation à l'Académie des Beaux-Arts, 1982

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Idée, objet ou programme et effets sont les trois termes formant la trilogie de toute création.
  • Discours d'installation à l'Académie des Beaux-Arts, Nicolas Schöffer, éd. Institut de France, 1982, p. 20


A partir d'une idée artistique, à travers un objet ou un programme artistique, se produit un effet artistique.
  • Discours d'installation à l'Académie des Beaux-Arts, Nicolas Schöffer, éd. Institut de France, 1982, p. 20


Littérature

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Maurice G. Dantec, Le Théâtre des opérations, 2002

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Lorsqu'une idée règne, elle se trompe ; lorsqu'elle gouverne, de plus, elle ment.
  • Le Théâtre des opérations (1999), Maurice G. Dantec, éd. Gallimard, coll. « Folio », 2002, p. 506


Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, 2009

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L'idée dangereuse n'est pas l'idée fausse mais l'idée partiellement juste.


L'unique plaisir pur : la découverte d'une idée.


Seule nous convainc pleinement l'idée qui n'a pas besoin d'argumentation pour nous convaincre.


La date d'une idée est une donnée importante pour la comprendre, mais elle ne constitue pas une raison pour la rejeter ou l'accepter.


Il y a une façon pratique de savoir si une idée est intelligente : s'enquérir de son impopularité.


C'est de la vérité d'une idée dont nous devons nous réjouir, non de son triomphe.
Car aucun triomphe ne dure.


Nouvelle

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Renée Vivien, La Dame à la Louve, 1904

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La Dame à la Louve

On a de drôles d’idées à ces moments-là, tout de même… Moi, un très honnête garçon, en somme, estimé de tout le monde, excepté de quelques jaloux, aimé même de quelques-unes, me reprocher aussi amèrement une existence qui ne fut ni pire ni meilleure que celle de tout le monde !… Je dus avoir une passagère folie. Nous étions tous un peu fous, du reste…
  • La Dame à la Louve, Renée Vivien, éd. Alphonse Lemaire, 1904, La Dame à la louve, p. 18


Prose poétique

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O toi que j'aime, enfant ! je te veux entraîner dans ma fuite. D'une main prompte saisis le rayon ; voici l'astre. Accours ! Déleste-toi. Ne laisse plus le poids du plus
léger passé t'asservir.
De l'amour et de la pensée, c'est ici le confluent subtil !
La page blanche
luit devant moi.
Et de même que le Dieu se fait homme, ainsi vient se soumettre aux lois du rythme mon idée.

  • « Les Nouvelles Nourritures », André Gide, Littérature, nº 1, Mars 1919, p. 2


Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927

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Corsaire Sanglot, ton attente eût été longue sans l’invincible destinée qui te livre entre mes mains.
Et voici que s’avance le marchand d’éponges.
Corsaire Sanglot le questionne du regard et celui-ci lui révèle que son poétique fardeau ne lui suggère pas des idées normales.


Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958

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Château en l'air

Certains après-midi, je suis assailli d'insolites présences. Les effleurer, c'est changer de peau, d'yeux, d'instincts. Je m'aventure alors par des sentiers peu fréquentés. A ma droite, des blocs de matière impénétrable, à ma gauche une succession de mâchoires. J'escalade la montagne comme l'idée fixe qui dès l'enfance effraie et fascine, et qu'il faut bien un jour ou l'autre affronter.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Château en l'air, p. 98


Un mariage, quelque brillant qu'il fût, me plaçait sous le pire des jougs, celui du caprice d'un individu qui pouvait être noble et intelligent à la vérité, mais qui pouvait aussi être vulgaire et stupide. D'ailleurs, le mariage, c'était le ménage, le gynécée, la vie des salons. C'était le renoncement presque certain à l'expansion de ma force, à ce rayonnement de ma vie sur d'autres vies, dont l'image seule enflammait mon cerveau d'irréfrénables désirs. L'idée de diriger un jour une communauté tout entière et l'éducation de deux cents jeunes filles, toujours renouvelées et recrutées dans les premiers rangs de la société, s'empara de moi comme la seule qui pût me conduire à un but digne d'efforts. Si je pouvais, me disais-je, infiltrer dans ces jeunes cœurs les sentiments dont le mien déborde ; si, au lieu de la morgue et de la vanité dont on les nourrit, je parvenais à les pénétrer des principes d'une égalité vraie ; si j'allumais dans leur âme un pur et enthousiaste amour du peuple, jaurais fait une révolution... Ce mot me donnait le vertige.


Je vois le mal et le bien dans leur état brut, le mal l'emportant de toute la facilité de la souffrance : l'idée qu'il est au loin, peut-être seul, recréateur de bien ne m'effleure même plus.


Rien de si imbattable qu’une idée. Cela se refuse au garde-à-vous. C’est bien plus terrible que des hommes. Cela se nourrit de ses propres blessures.


Les idées c'est comme tout, on les retourne, on les use, et puis elles se trouent et c'est très triste si tu n'as pas moyen d'en changer.


Médias

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Littérature, Enquête — Pourquoi écrivez-vous ?, 1919

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Pourquoi j'écris ? Pour essayer de voir plus clair en moi et pour regarder avec plus de passion attentive les spectacles de beauté. Par besoin de formuler pour soi-même mes émotions et de combattre pour mes idées, par amour des mots vivants clairs et colorés de la langue francaise, par goût de l'action libre. Car il n'est aucun mode d'expression qui donne aussi bien le sentiment de la pleine liberté. Devant son papier blanc, l'écrivain a la joie et la fierté de sentir qu'il ne dépend que de lui-même. Et c'est une des plus nobles joies.
  • George Lecomte, Président de la Société des Gens de Lettres, donne suite à une enquête concernant son statut d'écrivain menée par le mensuel surréaliste Littérature, ce sur plusieurs numéros.
  • « Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ? », George Lecomte, Littérature, nº 10, Décembre 1919, p. 23


Philosophie

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Alain, Propos, II, 1930

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Rien n'est plus dangereux qu'une idée quand on n'a qu'une idée.
  • « 5 juillet 1930 », dans Propos, II, Alain, éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 1970, p. 827


Maxime Rovere, La joie, mode d'emploi, 2010

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[...] lire Spinoza dans une perspective éthique signifie qu'on ne peut tenir une idée pour vraie que si elle produit réellement l'effet que l'on attend d'elle. Une idée qui ne fonctionne pas est une idée fausse, autrement dit « inadéquate », parce qu'elle n'articule pas correctement entre elles les causes existantes.
  • Cette citation provient d'un dossier coordonné par Maxime Rovere concernant la philosophie spinozienne.
  • « La joie, mode d'emploi », Maxime Rovere, Le Magazine Littéraire, nº 493, Janvier 2010, p. 68


Psychologie

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Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, Les Perversions sexuelles et narcissiques, 2005

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Perversions narcissiques

« Dérive » manipulatoire de la séduction narcissique, la perversion narcissique appartient à un registre plus public (familial, social) que la perversion sexuelle, d'ordre plus privé. Les manœuvres semant la confusion dans l'esprit de l'autre relèvent d'un registre de disqualification des sensations, des émotions ou des pensées de l'autre, victime de la séduction perverse qui « l'enferme » dans la toute-puissance du pervers. Chez la victime, cette disqualification des émotions et de la pensée crée une « dé-fantasmatisation », une « désymbolisation » et détruit les différences entre les registres psychiques, créant une confusion sur laquelle « joue » le pervers narcissique.
Ces disqualifications apparaissent volontiers dans le champ de la communication, de l'omission de qualification (une mère se plaint que son enfant ne fait pas de sport, s'il en fait, elle dit alors qu'il ferait mieux de faire de la musique), de la surestimation narcissique mensongère de l'objet (flatterie) qui a pour but de contrôler celui-ci... Un autre procédé est l' induction (Eiguer, 1996) : la victime se laisse abuser, parce qu'elle peut se trouver dans une situation de faiblesse, de fragilité. Le pervers le perçoit et va alors faire éprouver à la victime des sentiments inhabituels pour elle mais qui appartiennent au sujet pervers. Utilisant l'identification projective, il délègue et dépose dans l'autre des affects et des idées dont il souhaite se débarrasser. Pousser la victime parfois jusqu'à la faute pour ensuite la critiquer et la mettre à sa merci, tel est le but pervers du « détournement » de toute relation.

  • Les Perversions sexuelles et narcissiques, Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, éd. Armand Colin, coll. « 128 Psychologie », 2005  (ISBN 2-200-34042-7), partie IV. Perversions narcissiques, chap. 1. Pourquoi l'extension du terme ?, 1.4 Perversion narcissique a) Pathologie de l'agir de parole, p. 105


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