Peinture

personne pratiquant la peinture, comme discipline des beaux-arts ou des arts plastiques
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Un artiste peintre (ou peintre) est une personne pratiquant la peinture, comme discipline des Beaux-Arts ou des arts plastiques, comme activité de loisir (peintre amateur) ou bien comme métier (peintre professionnel).

Johanees Vermeer, L'Art de la peinture
Johannes Vermeer, L'Art de la peinture

Citations

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— Vous allez dédaigner mes œuvres, continua-t-elle, car vous autres peintres d' histoire, comme on dit, vous faites fi du genre. J'avais commencé l'huile il y a trois ans ; mais franchement, cela sent trop mauvais, c'est trop sale. J'ai préféré l'aquarelle, et je crois avoir été à peu près aussi loin que possible dans l'arrangement des intérieurs. Or, mieux vaut la perfection dans un petit genre que la médiocrité dans un grand, n'est-il pas vrai ?


Michel Berthaud

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Où est le temps où les peintres étaient sots ? Ils n'arrêtent pas aujourd'hui de poser des problèmes. Ils vont jusqu'à les résoudre.
  • Les propos qui sont rapportés ici sont ceux de Jean Paulhan.
  • Les chevauchées fantastiques de Jean-Gaston Mantel, Michel Berthaud, éd. La croisée des chemins, 1997, p. 5


Charles Blanc

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L’union du dessin et de la couleur est nécessaire pour engendrer la peinture, comme l’union de l’homme et de la femme pour engendrer l’humanité ; mais il faut que le dessin conserve sa prépondérance sur la couleur. S’il en est autrement, la peinture court à sa ruine ; elle sera perdue par la couleur comme l’humanité fut perdue par Ève. La supériorité du dessin sur la couleur est inscrite dans les lois même de la nature.
  • Grammaire des arts du dessin (1867), Charles Blanc, éd. Librairie Renouard, 1889, partie Principes, chap. V. Du dessin et de la couleur, p. 22 (texte intégral sur Wikisource)


Un jour, pour exprimer la terre qui m'a nourri, je serai peintre ; inévitablement je rencontrerai la peinture occidentale. je saurai entrer dans l'intimité d'un Gauguin et d'un Monet, d'un Rembrandt et d'un Vermeer, d'un Giorgione et d'un Tintoret, tous ces grands maîtres qui ont exalté la forme par la couleur. Je comprendrai — avec la curieuse impression d'avoir depuis toujours compris — que là où l'extrême Orient, par réductions successives, cherche à atteindre l'essence insipide où l'intime de soi rejoint l'intime de l'univers, l'extrême Occident, par surabondance physique, exalte la matière, glorifie le visible et, ce faisant, glorifie son propre rêve le plus secret et le plus fou.


Je suis allé en Hollande. J’ai vu Rembrandt à Amsterdam et Vermeer à la Haye. Je reconnus en eux deux sommets de la peinture occidentale : la flamme passionnelle de l’un et la musique silencieuse de l’autre.


Pour une fois, le peintre d'Arrezzo abandonna son impassibilité lorsqu'il peignit sa mère. Je demeurai longuement en tête à tête avec la Vierge de l'enfantement, dans la chapelle du cimetière de Monterchi, havre de fraîcheur au cœur de l'été bourdonnant de lumière et de senteur. Une femme simple, humaine — si humaine qu'elle avait fini par engendre un Dieu ? — , debout dans sa douloureuse dignité. Sa main posée sur le ventre, à l'endroit où la robe est entrouverte, esquisse un geste de don et en même temps de protection. Mais elle n'avait pas le choix. Déjà les anges ont ouvert la tenture. Il faut qu'elle donne, comme toute mère, et sa robe bleue tombante n'aura plus pour limites que la voûte céleste… Profitant d'un moment où le gardien était absent, je m'approchai de la fresque, caressai la main et la robe. je savais qu'un jour — ma mère n'avait pas eu de tombe —, je peindrais ma fresque à moi. C'est ainsi que je rejoindrais tout.


Les événements les plus importants qui puissent arriver à un peintre contemporain sont au nombre de deux :

1° Être espagnol 2° S'appeler Gala Salvador Dali. Ces deux choses me sont arrivées à moi.

[...] Picasso, certes, est bien espagnol [...], et il s'appelle seulement Pablo, comme Pablo Casals, comme les papes, c'est-à-dire qu'il s'appelle comme tout le monde.


On s'arrête devant un Chardin, comme d'instinct, comme un voyageur fatigué de sa route va s'asseoir, sans presque s'en apercevoir, dans l'endroit qui lui offre un siège de verdure, du silence, des eaux, de l'ombre et du frais.
  • À propos de deux tableaux de Chardin.
  • « Ruines et Paysages - Salon de 1767 » (1767), dans Salons, Denis Diderot, éd. Hermann, 1995, t. III, p. 174


Réservant au peintre la tâche sévère et contrôlable de commencer les tableaux, attribuons au spectateur le rôle avantageux, commode et gentiment comique de les achever par sa méditation ou son rêve.
  • « Sur la peinture moderne », dans Œuvres plus que complètes, Félix Fénéon, éd. Droz, 1970, t. 1, p. 336


L'art du peintre est d'autant plus intime au cœur de l'homme qu'il paraît plus matériel ; car chez lui, comme dans la nature extérieure, la part est faite franchement à ce qui est fini et à ce qui est infini, c'est-à-dire à ce que l'âme trouve qui la remue intérieurement dans les objets qui ne frappent que les sens.


Arsène Houssaye

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Il est des peintres qui ne découvrent rien dans la nature ; ils n'y voient que ce qu'ils savent par cœur.
  • Histoire de l'art français au dix-huitième siècle (1860), Arsène Houssaye, éd. Plon, 1860, p. 371


Je connais des peintres qui ne savent pas copier des hommes, et qui prétendent monter dans le ciel pour y peindre des dieux.
  • Histoire de l'art français au dix-huitième siècle (1860), Arsène Houssaye, éd. Plon, 1860, p. 372


Une imitation ne doit être composée que d’images. Si le peintre colore quelque objet, il faut [...] que ses couleurs ne soient qu’une image des couleurs réelles. Un musicien ne doit employer que les images des sons réels, et non pas les sons réels eux-mêmes.


La couleur me possède. Point n'est besoin de chercher à la saisir. Elle me possède, je le sais. Voilà le sens du moment heureux : la couleur et moi sommes un. Je suis peintre.


Qu’est-ce qu’un grand peintre, au-delà des hasards du talent personnel ? C’est quelqu’un sans doute dont le trop violent appétit d’élévation sociale s’est fourvoyé dans une pratique qui outrepasse les distinctions sociales, et que dès lors nulle renommée ne pourra combler.


Un peintre qui n’a été qu’un peintre ne sera jamais que la moitié d’un artiste.
  • « Bastien-Lepage », La France, 21 mars 1885. Combats esthétiques est le titre sous lequel ont été recueillis, en 1993, en deux gros volumes, les articles consacrés par l’écrivain Octave Mirbeau à la peinture et à la sculpture au cours de sa longue carrière de journaliste.


Un peintre est précisément ceci : un être qui prie avec son pinceau. Ce que le critique ne pourra jamais faire, ni même comprendre. Depuis, j'ai cherché à retrouver l'instant de paradis goûté dans cet atelier froid et bruyant. J'ai passé le reste de ma vie à le pourchasser, réussissant presque parfois à l'attraper, mais échouant le plus souvent.


Un vrai peintre regarde avec plaisir un bras bien attaché et des muscles vigoureux, quand même ils seraient employés à assommer un homme.
  • Histoire de la littérature anglaise, Hippolyte Taine, éd. Hachette, 1864, t. 4, p. 123


Un tableau en particulier lui causait du souci. Il avait commencé par une feuille prise dans le vent, mais il devint un arbre ; et l'arbre crût, poussant d'innombrables branches et lançant les plus extraordinaires racines. D'étranges oiseaux vinrent s'installer sur les ramilles, et il fallut s'en occuper. Puis, tout autour de l'Arbre, et derrière, à travers les trouées des feuilles et des branches, commença de se développer un paysage ; il y eut des aperçus d'une forêt gagnant du terrain et de montagnes couronnées de neige.
  • (en) There was one picture in particular which bothered him. It had begun with a leaf caught in the wind, and it became a tree; and the tree grew, sending out innumerable branches, and thrusting out the most fantastic roots.


Voir aussi

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