Raison
La raison est généralement considérée comme une faculté propre de l'esprit humain dont la mise en œuvre lui permet de fixer des critères de vérité et d'erreur, de discerner le bien et le mal et aussi de mettre en œuvre des moyens en vue d'une fin donnée.
Citations
modifierCultivez donc votre intelligence, chers élèves, mais prenez bien garde aussi qu'elle ne se subordonne tout le reste, et qu'ainsi l'accessoire ne devienne le principal. Que votre cœur ne soit pas la dupe de votre esprit. Pascal a dit : « Le cœur a ses raisons que la Raison ne connaît pas » ; ce mot profond n'est pourtant pas d'une exactitude absolue. Car si le cœur a ses raisons, la Raison les connaît et s'y reconnaît.
Toute l'œuvre de la Raison consiste à subordonner l'Intelligence au Cœur.
- Discours de distribution des prix au lycée de Lorient, en 1895.
- à la jeunesse, anthologie de textes, discours à la jeunesse de France, éd. Librio, 2016 (ISBN 978-2-290-12061-3), p. 55
Gilbert Keith Chesterton, Le Club des métiers bizarres, 1905
modifierMes chers amis, dit Basil, lançant une bouffée vers le plafond, rappelez-vous toujours deux choses. La première est que si, lorsque vous faites des suppositions au sujet de quelqu'un qui jouit de toute sa raison, la chose la plus raisonnable est la plus probable, lorsque vous faites des suppositions au sujet de quelqu'un d'un peu toqué comme notre hôte, c'est la chose la plus insensée qui est la plus probable.
- Le Club des métiers bizarres (1905), Gilbert Keith Chesterton (trad. K.Saint Clair Gray), éd. Gallimard, coll. « l'Imaginaire », 2015 (ISBN 978-2-07-076805-9), p. 136
Edmond Jabès, Le Livre des questions, 1963
modifier- « Le Livre des questions » (1963), dans Le Livre des questions, Edmond Jabès, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2006, t. I, p. 100
Jean d'Ormesson, Presque rien sur presque tout, 1996
modifierLe propre de la raison, et de la vérité qui est sa fin, est d'entraîner l'adhésion de tous les esprits sans exception. Personne ne peut refuser le théorème de Pythagore, la géométrie d’Euclide, la deuxième loi de la thermodynamique, dite principe de Carnot, les équations de Newton ou d'Einstein. Personne ne peut prétendre que les lois de la gravitation et de l'attraction n'existent pas, que la somme des angles d'un triangle euclidien est plus grande ou plus petite que deux droits, que le carré de l'hypoténuse n'est pas égal à la somme des carrés des deux autres côtés. Aucun des systèmes établis par la science ne représente sans doute une vérité définitive, puisque la vérité est hors de la portée des hommes : il y a des géométries non-euclidiennes et Einstein dément Newton comme Newton démentait Ptolémée. Mais chacun, à son époque et dans les limites de son domaine, possède une force contraignante qui est la marque de la raison et de ce que nous appelons la vérité scientifique.
- Presque rien sur presque tout, Jean d'Ormesson, éd. Gallimard, 1996 (ISBN 2-07-074439-6), p. 193, 194
Blaise Pascal, Pensées, 1669
modifierDeux excès :
Exclure la raison, n'admettre que la raison.
- Pensées, Blaise Pascal, éd. Gallimard (édition de Michel Le Guern), coll. « Folio classique », 1977 (ISBN 2070316254), fragment 172, p. 146 (texte intégral sur Wikisource)
- Pensées, Blaise Pascal, éd. Gallimard (édition de Michel Le Guern), coll. « Folio classique », 1977 (ISBN 2070316254), fragment 177, p. 147 (texte intégral sur Wikisource)
- Pensées, Blaise Pascal, éd. Gallimard (édition de Michel Le Guern), coll. « Folio classique », 1977 (ISBN 2070316254), fragment 397, p. 251 (texte intégral sur Wikisource)
Stefan Zweig, Érasme, 1935
modifierIl sait, lui, en homme d’expérience, que par nature toutes les passions finissent par s’affaiblir et que c’est le sort du fanatisme de se détruire lui-même. La raison, elle, calme, patiente, éternelle, sait attendre et persévérer. Parfois, lorsque les esprits sont déchainés, elle ne peut que se taire et s’effacer. Mais son heure vient, elle vient toujours.
- Érasme (1935), Stefan Zweig (trad. Alzir Hella), éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 2010 (ISBN 978-2-246-16853-9), p. 25
La parfaite raison fuit toute extrémité,
Et veut que l'on soit sage avec sobriété.
- Le Misanthrope (1666), Molière, éd. Librairie générale française, coll. « Le Livre de poche », 1986 (ISBN 2-253-03792-3), acte I, scène 1, p. 23, vers 151-152 (texte intégral sur Wikisource)
Michel de Montaigne, Essais, 1595
modifier- Essais, Montaigne, éd. P. Villey et Saulnier, 1595, t. II, chap. 12, Apologie de Raimond de Sebonde, p. 188 (texte intégral sur Wikisource)
Amal Dunqul, Sifr al-Takwīn (« Le livre de la Genèse »)
modifierJ'ai dit : que la raison soit sur terre, mais elle n'y fut pas
La raison tomba dans le cycle de l'exil et de la prison, jusqu'à perdre ses repères
Et Dieu vit que cela n'était pas bon
Cité par :
- The Qur’ān and Modern Arabic Literary Criticism, Mohammad Salama, éd. Bloomsbury Academic, 2018, p. 78