Satan
personnage incarnant le mal et l'opposition à Dieu dans les religions abrahamiques
Satan incarne la personnification du mal et de la tentation.
Littérature
modifierEssai
modifierJean Clair, La barbarie ordinaire. Music à Dachau, 2001
modifierOn ne croit plus guère en Satan. Et cependant, c’est Dieu qui donnait la légèreté aux cadavres pour nous permettre d’en supporter le poids, et à l’art la force de les faire s’envoler dans ses œuvres. Satan qui s’amuse à nous en faire oublier la réalité grève en revanche l’art d’un fardeau tel qu’il ne peut plus rien faire que gesticuler sur place, idole lourde et grotesque.
- La barbarie ordinaire. Music à Dachau, Jean Clair, éd. Gallimard, coll. « nrf », 2001 (ISBN 978-2-07-076094-7), p. 116, 1117
Prose poétique
modifierCharles Baudelaire, Le Spleen de Paris, 1869
modifierLes tentations ou Éros, Plutus et la Gloire
Le visage du premier Satan était d'un sexe ambigu, et il y avait aussi, dans les lignes de son corps, la mollesse des anciens Bacchus. Ses beaux yeux languissants, d'une couleur ténébreuse et indécise, ressemblaient à des violettes chargées encore des lourds pleurs de l'orage, et ses lèvres entrouvertes à des cassolettes chaudes, d'où s'exhalait la bonne odeur d'une parfumerie ; et à chaque fois qu'il soupirait, des insectes musqués s'illuminaient, en voletant, aux ardeurs de son souffle.
- Le Spleen de Paris (1869), Charles Baudelaire, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1995 (ISBN 2-87714-226-4), XXI. Les tentations ou Éros, Plutus et la Gloire, p. 58
Le gros Satan, tapait avec son poing sur son immense ventre, d'où sortait alors un long et retentissant cliquetis de métal, qui se terminait en un vague gémissement fait de nombreuses voix humaines. Et il riait, en montrant impudemment ses dents gâtées, d'un énorme rire imbécile, comme certains hommes de tous les pays quand ils ont trop bien dîné.
- Le Spleen de Paris (1869), Charles Baudelaire, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1995 (ISBN 2-87714-226-4), XXI. Les tentations ou Éros, Plutus et la Gloire, p. 60
Roman
modifierMarie d'Agoult, Nélida, 1866
modifierOn a gardé le langage de Jésus, les pompes de Satan, les œuvres de tous deux. L'Église a ses jours, le tentateur a les siens
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Première partie, chap. V, p. 76