Dieu
Dans les religions monothéistes, Dieu désigne une entité suprême, unique, immatérielle, dotée d’une puissance surnaturelle et d’une perfection absolue. Selon ces religions, lui sont le plus souvent attribués les caractères d’infini, d’omniscience, d’Éternité, de toute puissance et de démiurgie, c'est-à-dire d’avoir créé le monde. Considéré comme un nom propre dans la langue française, le nom « Dieu » prend une majuscule.
Voir aussi Religion
Bible
modifier- La Bible (1910), Saint Jean (trad. Louis Segond), éd. Édition Internationale VIE, 1980, partie Nouveau Testament, chap. 3, p. 127, vers 16 (texte intégral sur Wikisource)
- La Bible, Saint Jean (trad. École Biblique de Jérusalem), éd. Cerf, 1955, partie Première lettre de Jean, chap. 4, p. 1610, vers 16 (texte intégral sur Wikisource)
- La Bible, Saint Jean (trad. École Biblique de Jérusalem), éd. Cerf, 1955, partie Première lettre de Jean, chap. 4, p. 1610, vers 7-8 (texte intégral sur Wikisource)
Antiquité
modifierProtagoras
modifier- Citation rapportée de Protagoras
- « Conférence de Maître Marc Bonnant - 28 avril 2014 », Marc Bonnant, YouTube, 28 avril 2014 (lire en ligne)
XVIIe siècle
modifierBlaise Pascal, Pensées, 1669
modifier- Citation du Livre des XXIV philosophes
- Pensées de Blaise Pascal (1670), Blaise Pascal, éd. L. de Bure, 1923, partie Article IV (« Connaissance générale de l'homme »), p. 74
Filippo Mignini sur Spinoza
modifierDans le Court traité (II, chap. XXVI), Spinoza affirme expressément que la connaissance de Dieu par l’intellect est immédiate [...].
L’intellect ne se constitue dans un esprit existant en acte que lorsque l’idée de Dieu s’y trouve. L’intelligence, entendue comme troisième genre, n’existe ni avant ni sans cette idée. Parmi les hommes, ceux qui ne l’ont pas sont privés d’intellect (en tant que troisième genre de connaissance), et c’est la majorité de l’humanité.
- Cette citation provient d'un dossier coordonné par Maxime Rovere concernant la philosophie spinozienne.
- « Dieu tout-pensant », Filippo Mignini, Le Magazine Littéraire, nº 493, Janvier 2010, p. 76
XVIIIe siècle
modifier- Suite à la défaite de Malplaquet, le roi reprocha amèrement à Dieu de ne pas l’avoir soutenu alors qu’il lui était fervent.
- La France sous Louis XIV : 1643-1715, Eugène Bonnemère, éd. inconnu, 1865, vol. 2, p. 101
XIXe siècle
modifierMichel Bakounine, Dieu et l'État, 1882
modifier- Dieu et l'État (1882), Michel Bakounine, éd. Mille et une nuits, coll. « La Petite Collection », 1882 (ISBN 2-84205-074-6), p. 29 (texte intégral sur Wikisource)
Jules Barbey d'Aurevilly, Les Diaboliques, 1874
modifierToi, Rançonnet, toi, Mautravers, toi, Sélune, et moi aussi, nous avons tous eu l’Empereur sur la poitrine, puisque nous avions sa Légion d’Honneur, et cela nous a parfois donné plus de courage au feu de l’y avoir. Mais elle, ce n’est pas l’image de son Dieu qu’elle a sur la sienne ; c’en est, pour elle, la réalité. C’est le Dieu substantiel, qui se touche, qui se donne, qui se marge, et qu’elle porte, au prix de sa vie, à ceux qui ont faim de ce Dieu-là ! Eh bien, ma parole d’honneur ! je trouve cela tout simplement sublime…
- Les Diaboliques (1874), Jules Barbey d'Aurevilly, éd. Paleo, coll. « La collection de sable », 2007 (ISBN 2-84909-315-7), p. 253
Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu, 1864
modifier- « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 415
Friedrich Engels, Anti-Dühring, 1878
modifier- Anti-Dühring, Friedrich Engels (trad. Emile Bottigelli), éd. Éditions sociales, 1971, chap. V. État, famille, éducation, p. 353
Charles Fourier, citation in Description du phalanstère et considérations sociales sur l’architectonique, 1848
modifier- Citation de Charles Fourier in Description du phalanstère et considérations sociales sur l’architectonique, Victor Considerant, éd. Librairie sociétaire, 1848, Avant-propos. Sur les destinées humaines., p. 5 (texte intégral sur Wikisource)
Allan Kardec, Le Livre des Esprits, 1857
modifierQuestion n°4 : Où peut-on trouver la preuve de l’existence de Dieu ?
Réponse : "Dans un axiome que vous appliquez à vos sciences : il n’y a pas d’effet sans cause. Cherchez la cause de tout ce qui n’est pas l'œuvre de l’homme, et votre raison vous répondra."
Question n°9 : Où voit-on dans la cause première une intelligence suprême et supérieure à toutes les intelligences ?
Réponse : "Vous avez un proverbe qui dit ceci : à l'œuvre, on reconnaît l’ouvrier. Eh bien ! Regardez l'œuvre et cherchez l’ouvrier. C’est l’orgueil qui engendre l’incrédulité. L’homme orgueilleux ne veut rien au-dessus de lui, c’est pourquoi il s’appelle esprit fort. Pauvre être, qu’un souffle de Dieu peut abattre !"
On juge la puissance d’une intelligence par ses œuvres ; nul être humain ne pouvant créer ce que produit la nature, la cause première est donc une intelligence supérieure à l’humanité.
Quels que soient les prodiges accomplis par l’intelligence humaine, cette intelligence a elle-même une cause, et plus ce qu’elle accomplit est grand, plus la cause première doit être grande. C’est cette intelligence qui est la cause première de toutes choses, quel que soit le nom sous lequel l’homme l’a désignée.
- Le livre des Esprits (1857), Allan Kardec, éd. Dervy, 2000, p. 2
Louise Michel, La Commune, 1898
modifier- La Commune, Louise Michel, éd. P.-V. Stock, éditeur, 1898, chap. QUATRIÈME PARTIE, p. 261-343 (texte intégral sur Wikisource)
Donatien Alphonse François de Sade, La philosophie dans le boudoir, 1795
modifier- « La philosophie dans le boudoir » (1795), dans Œuvres De Sade, Donatien Alphonse François de Sade, éd. Jeune Parque, 1947, p. 169
XXe siècle
modifierChristian Bobin, Autoportrait au radiateur, 1997
modifierJe n'aime pas ceux qui parlent de Dieu comme d'une valeur sûre. Je n'aime pas non plus ceux qui en parlent comme d'une infirmité de l'intelligence. Je n'aime pas ceux qui savent, j'aime ceux qui aiment.
- Autoportrait au radiateur (1997), Christian Bobin, éd. Gallimard, coll. « nrf », 1997 (ISBN 2-07-074978-9), p. 33
Simone de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958
modifier- Mémoire d'une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir, éd. Gallimard, 1958, p. 226
Charles Bukowski, Journal d'un vieux dégueulasse, 1969
modifier- Journal d'un vieux dégueulasse (1996), Charles Bukowski, éd. Grasset & Fasquelle, coll. « Le Livre de Poche », 1969 (ISBN 978-2-253-14384-0), p. 249
Régis Debray, Vie et mort de l'image, 1992
modifier- Vie et mort de l'image (1992), Régis Debray, éd. Gallimard, coll. « folio essais », 1992, p. 35
Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, 2009
modifierArrive un moment où il ne nous intéresse plus que de guetter Dieu.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 34
Ce qui éloigne de Dieu n'est pas tant le péché que le désir de le justifier.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 37
Dieu est l'infiniment proche et l'infiniment lointain ; nous ne devons pas parler de Lui comme s'il se tenait à distance moyenne.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 41
Parler sur Dieu est présomptueux, ne pas parler de Dieu est stupide.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 48
Ce n'est pas parce que Dieu sait tout que nous devons avoir confiance mais parce qu'il est miséricordieux.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 51
L'homme n'est important que s'il est vrai qu'un Dieu soit mort pour lui.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 52
Je ne vivrais pas une fraction de seconde si je cessais de sentir la protection de Dieu.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 62
Si ce n'est pas de Dieu dont nous parlons, il est insensé de parler de quoi que ce soit.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 67
Dieu ne meurt pas mais malheureusement pour l'homme les dieux subalternes tels que la pudeur, l'honneur, la dignité et la décence, ont péri.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 78
Si nous ne croyons pas en Dieu, seul est honnête l'Utilitarisme vulgaire.
Le reste n'est que rhétorique.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 121
L'important n'est pas que l'homme croie en l'existence de Dieu, l'important c'est que Dieu existe.
- Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009 (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 135
Albert Gelin, Les idées maîtresses de l'Ancien Testament, 1949
modifier- Les idées maîtresses de l'Ancien Testament, Albert Gelin, éd. Cerf, 1949, p. 12
André Gide, Les Faux-monnayeurs, 1925
modifier- Les Faux-monnayeurs, André Gide, éd. Gallimard, 1925 (ISBN 2070400824), partie III (« Paris »), chap. 18, p. 378
Jules Renard, Journal 1887-1910, 1925
modifier- Journal 1887-1910, Jules Renard, éd. Actes Sud, 1995 (ISBN 2-7427-5216-1), p. 107
Robert Sabatier, Dictionnaire de la mort, 1967
modifier- Ces propos sont de Jean Rostand et datent de 1954.
- Jean Rostand, 1954, Pensées d'un biologiste, dans Dictionnaire de la mort, paru chez Albin Michel, 1967, p.246, Robert Sabatier.
Jean-Paul Sartre, Le Diable et le bon Dieu, 1951
modifier- Gœtz s'adressant à Dieu, chassé de l'armée des pauvres après le triomphe oratoire de Karl, et qui avoue avoir échoué face à la méchanceté des hommes.
- Le Diable et le Bon Dieu, Jean-Paul Sartre, éd. Gallimard, 1971 (ISBN 2-07-036869-6), acte III, scène II, p. 209 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Gustave Thibon, Notre regard qui manque à la lumière, 1955
modifierIl y a un malentendu entre nous et Dieu. Cela tient peut-être à ce que nous le cherchons trop au-dessus de nous. Si nous savions nous incliner plus simplement vers la terre et partager l’innocence des arbres et des oiseaux, nous retrouverions le ciel dans ce miroir. Mais nous acceptons mal de n’être que des créatures ; nous voulons toujours un peu nous créer nous-mêmes.
- Notre regard qui manque à la lumière, Gustave Thibon, éd. Fayard, 1970 (ISBN 978-2-213-00296-5), p. 37
Simone Weil, La Pesanteur et la Grâce, 1947
modifier
- Citation choisie pour le 19 octobre 2019.
XXIe siècle
modifierFrançois Cheng, Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie, 2013
modifierEnvisager Dieu nous diminue-t-il ? Au contraire, nous intégrant dans la marche de la Voie, cela ne peut que nous grandir. C’est ce qu’avait compris Rainer Maria Rilke, qui écrivait : « Il y a en moi, finalement, une manière et une passion absolument indescriptibles de faire l’expérience de Dieu… Ma vie durant, il ne s’est agi pour moi de rien d’autre que de découvrir et de vérifier cet endroit de mon cœur qui me rendrait capable d’adorer dans tous les temples de la terre ce qui serait le plus grand. »
- Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie, François Cheng, éd. Albin Michel, 2013 (ISBN 978-2-226-25191-6), p. 120
S’agissant de l’avènement de la vie, dès le commencement, le Créateur devait se trouver devant un dilemme. Tout comme nous, il eût souhaité un monde parfait. Pour cela, il n’avait qu’à créer un ensemble d’êtres parfaitement obéissants, de type robot. Il lève la baguette, tous se lèvent ; il baisse la baguette, tous se couchent. On n’est pas alors dans l’ordre de la vie et il ne peut en tirer aucune jouissance. Pout que les vivants parviennent jusqu’à la conscience, au point de pouvoir connaître l’univers créé, au point de pouvoir dialoguer avec le Créateur, il fallait qu’ils soient doués d’intelligence et de liberté. Condition plus nécessaire encore si la Création devait être animée par le principe d’amour. Presque aussitôt surgit un problème qui transforma le processus de la vie en drame : le problème du mal radical.
- Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie, François Cheng, éd. Albin Michel, 2013 (ISBN 978-2-226-25191-6), p. 125
Dans cette perspective, le développement de la vie devient une immense aventure, semée de remarquables avancées comme d’imprévisibles périls. Aventure aussi bien pour les humains que pour Dieu. Plus précisément, il faudrait dire que l’aventure des humains devient celle même de Dieu ; si les humains échouaient, ce serait un échec pour lui. Ce Dieu par qui la vie est advenue, par qui la marche de la Voie est assurée n’est pas celui qui s’est contenté de donner une chiquenaude initiale pour mettre en branle l’histoire, comme le disait Pascal du Dieu de Descartes. Non, il est le Dieu futur qui n’aura de cesse d’advenir, comme Moïse a pu l’entendre de sa bouche : « Je serai qui Je serai. » Le devenir humain fait partie de son aventure. Il est donc lui-même en devenir.
- Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie, François Cheng, éd. Albin Michel, 2013 (ISBN 978-2-226-25191-6), p. 126, 127
Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu, 2006
modifier- Pour en finir avec Dieu (The God Delusion ) (2006), Richard Dawkins (trad. Marie-France Desjeux-Lefort), éd. Robert Laffont, 2008, p. 38
Rencontre avec Dieu
Nommer Dieu ce qui permet
À l’aveugle de choisir
La couleur de ses ténèbres
- Toute la vie posée sur le tranchant des mots, Daniel Lefèvre, éd. DN, 2012, p. 375
- (it) Il nostro Dio non è un Dio ‘spray’, è concreto, non è un astratto, ma ha un nome: ‘Dio è amore’.
- François (Pape), 26 mai 2013, Cité du Vatican, dans Radio Vaticana, paru 26 mai 2013, François (Pape).
Jean d'Ormesson, Comme un chant d'espérance, 2014
modifier- Comme un chant d'espérance, Jean d'Ormesson, éd. Héloïse d'Ormesson, 2014, p. 85
- Comme un chant d'espérance, Jean d'Ormesson, éd. Héloïse d'Ormesson, 2014, p. 92
- Comme un chant d'espérance, Jean d'Ormesson, éd. Héloïse d'Ormesson, 2014, p. 111
Bande dessinée
modifierThorgal, tome 7 : L'Enfant des étoiles, 1984
modifierThorgal : Les prêtres disent que vous êtes un dieu revenu vivre parmi les hommes. Lequel de nos dieux êtes-vous ?
Le dieu de la montagne : Celui que tu préfèreras, Thorgal. Ce sont les hommes qui donnent leurs noms aux dieux.
- L'Enfant des étoiles (1984), Jean Van Hamme (scénario) et Grzegorz Rosinski (dessin), éd. Le Lombard, coll. « Thorgal », 1993, t. 7, p. 36