Courage
Le courage (étymologiquement l'action du cœur) est un trait de caractère qui désigne la capacité à surmonter la peur pour faire face à un danger. Le terme peut aussi être employé pour exprimer l'endurance, notamment à l'égard de la douleur.
Citations
modifierLittérature
modifierRoman
modifierMarie d'Agoult, Nélida, 1866
modifierNulle transaction ne se présentait dans son esprit entre la liberté illimitée et le rigide devoir. Ô saint orgueil des chastetés délicates, tu ne fus pas insulté un moment dans le cœur de cette noble femme. Abriter sous le toit conjugal un sentiment parjure, céder à un amant en continuant d'appartenir à un époux, marcher environnée des hommages que le monde prodigue aux apparences hypocrites, jouir enfin, à l'ombre d'un mensonge, de lâches et furtifs plaisirs, ce sont là les vulgaires sagesses de ces femmes que la nature a faites également impuissantes pour le bien qu'elles reconnaissent et pour le mal qui les séduit ; également incapables de soumission ou de révolte ; aussi dépourvues du courage qui se résigne à porter des chaînes que de la hardiesse qui s'efforce à les briser !
Nélida, on l'a vu, n'était pas faite ainsi.
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Troisième partie, chap. XV, p. 188
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Quatrième partie, chap. XXII, p. 244
Notre pays, me disais-je, depuis la dernière révolution, n'a pas repris son équilibre. Deux classes de la société, la noblesse et le peuple, sont en proie à de vives souffrances ; l'une subit un mal imaginaire, l'autre un mal réel ; la noblesse, parce qu'elle se voit dépouillée de ses privilèges et de ses honneurs par une bourgeoisie arrogante ; le peuple, parce que le triomphe de cette bourgeoisie, amenée par lui au pouvoir, n'a été qu'une déception cruelle. Il commence à regretter, par comparaison, ses anciens maîtres. Comme il lit peu l'histoire, il ne se souvient que des manières affables et des largesses du grand seigneur. Pourquoi ces deux classes, éclairées par l'expérience, ne s'entendraient-elles pas contre leur commun adversaire ? Pourquoi les instincts courageux du peuple, l'esprit d'honneur de la noblesse, ne triompheraient-ils pas d'une bourgeoisie égoïste et déjà énervée par le bien-être ?
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Quatrième partie, chap. XXIII, p. 272
Jean Giono, Les Récits de la demi-brigade, 1972
modifierJ’avais l’habitude de ces détrousseurs de grands chemins : ils ne sont pas courageux ; s’ils étaient courageux, ils travailleraient.
- Les Récits de la demi-brigade, Jean Giono, éd. Gallimard, coll. « nrf », 1972 (ISBN 2-07-028152-3), p. 103
- « Alexis ou le Traité du Vain Combat » (1929), dans Alexis. Le Coup de Grâce, Marguerite Yourcenar, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1971 (ISBN 2-07-037041-0), p. 104
- Citation choisie pour le 23 août 2010.
Colette, Chambre d'hôtel, 1940
modifier- Citation choisie pour le 27 février 2010.
Jean-François Deniau, Histoires de courage, 2000
modifier- Histoires de courage, Jean-François Deniau, éd. Plon, 2000, p. 61
- Histoires de courage, Jean-François Deniau, éd. Plon, 2000, p. 11
- Histoires de courage, Jean-François Deniau, éd. Plon, 2000, p. 15
Amélie Nothomb, Les Catilinaires, 1995
modifier- Les Catilinaires (1995), Amélie Nothomb, éd. Albin Michel, 2011 (ISBN 978-2-253-14170-9), p. 148
Alexandre Najjar, Kadicha, 2011
modifier- Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 177
Essai
modifierGilbert Keith Chesterton, Le monde comme il ne va pas, 1910
modifier- Le monde comme il ne va pas, 1910 (1910), G. K. Chesterton (trad. Marie-Odile Fortier-Masek), éd. L'Age D'Homme, 1994 (ISBN 2-8251-0482-5), p. 30
Gilbert Keith Chesterton, Orthodoxie, 1908
modifierLe courage est presque une contradiction dans les termes. C'est un puissant désir de vivre qui prend la forme d'un empressement à mourir. « Celui qui perdra sa vie la sauvera » n'est pas une sentence mystique à l'usage des saints et des héros. C'est le conseil quotidien aux marins et aux montagnards. On pourrait l'imprimer dans un guide des Alpes ou dans un manuel de manœuvres maritimes. Ce paradoxe est tout le principe du courage, même du courage tout à fait terrestre ou tout a fait brutal.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 148
Hélie de Saint Marc, Que dire à un jeune de vingt ans
modifierEnfin, je lui dirai
que de toutes les vertus,
la plus importante, parce qu'elle est motrice de toutes les autres
et qu'elle est nécessaire à l'exercice des autres,
de toutes les vertus,
la plus importante me paraît être le courage, les courages,
et surtout celui dont on ne parle pas
et qui consiste à être fidèle à ses rêves de jeunesse.
Et pratiquer ce courage, ces courages,
c'est peut-être cela
« L'Honneur de Vivre »
- extrait de Que dire à un jeune de vingt ans
- à la jeunesse, anthologie de textes, éd. Librio, 2016 (ISBN 978-2-290-12061-3), p. 23
Alexandre Soljenitsyne, Le déclin du courage, 1978
modifier- Le déclin du courage (1978), Alexandre Soljenitsyne, éd. Fayard, coll. « Les Belles Lettres », 2015 (ISBN 978-2-251-20046-0), p. 22
Biographie
modifierJerzy Popiełuszko, Le chemin de ma croix, 1984
modifierEt encore : « Malheur aux gouvernants qui veulent acheter au prix de la peur et de la crainte servile !... Si le pouvoir gouverne des citoyens effrayés, il ravale son autorité, il appauvrit la vie nationale, culturelle et les valeurs de la vie professionnelle... »
- Le chemin de ma croix, Jerzy Popieluszko (trad. Michel de Wieyzka), éd. cana, 1984, p. 180
A classer
modifier- Fondation foudroyée, Isaac Asimov (trad. Jean Bonnefoy), éd. Denoël, 1983 (ISBN 2-207-24930-1), chap. 14, p. 306 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- Fondation foudroyée, Isaac Asimov (trad. Jean Bonnefoy), éd. Denoël, 1983 (ISBN 2-207-24930-1), chap. 18, p. 437 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Inspecteur Canardo - Le chien debout, Benoît Sokal, éd. Casterman, 1981 (ISBN 2-203-33503-3), t. 1, p. 24