Faim
La faim désigne la sensation, apparaissant après un certain temps sans manger, qui pousse un être vivant à rechercher de la nourriture.
Littérature
modifierIliade (VIIIe siècle avant J.-C.)
modifier- (grc)
Οὐ γὰρ ἀνὴρ πρόπαν ἦμαρ ἐς ἠέλιον καταδύντα
ἄκμηνος σίτοιο δυνήσεται ἄντα μάχεσθαι.
- L'Iliade, Homère (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 1937-38 (traduction), 1998 (édition), t. 3 (chants XVII à XXIV), chant XIX, vers 162-163, p. 117 (texte intégral sur Wikisource)
L'Odyssée (VIIIe siècle avant J.-C.)
modifierToute espèce de mort est odieuse aux pauvres mortels,
mais la plus lamentable est certes la mort par la faim !
- (grc)
Πάντες μὲν στυγεροὶ θάνατοι δειλοῖσι βροτοῖσι,
λιμῷ δ' οἴκτιστον θανέειν καὶ πότμον ἐπισπεῖν.
- L'Odyssée, Homère (trad. Philippe Jaccottet), éd. La Découverte/Syros, coll. « La Découverte Poche », 2004 (première parution de cette traduction : 1955), chant XII, 342-343, p. 207 (texte intégral sur Wikisource)
Héraclite d'Éphèse (VIe siècle avant J.-C.)
modifier- Héraclite. Traduction et Commentaire des Fragments (1959), Héraclite d'Éphèse, éd. Aubier Montaigne, 1985 (ISBN 2-7007-3098-4), p. 118
Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres (IIIe siècle après J.-C.)
modifier- Réponse du philosophe Diogène de Sinope aux Athéniens choqués un jour qu'il se masturbait sur la place publique.
- (fr) Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres Tome II, Diogène Laërce, éd. GF Flammarion, 1965 (ISBN 2-08-070077-4), p. 23
- Citation choisie pour le 30 janvier 2014.
Victor Hugo, discours à l'Assemblée nationale française le 9 juillet 1849
modifierVoulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon !
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m'en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des crimes envers Dieu !- « discours à l'Assemblée nationale française le 9 juillet 1849 », Victor Hugo, Assemblée nationale (site Internet), 9 juillet 1849 (lire en ligne)
- Citation choisie pour le 3 juin 2011.
Paul Éluard, L'Amour la poésie (1929)
modifierLa faim couverte d'immondices
Etreint le fantôme du blé.
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1929), Paul Éluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Répétitions, IX. Les yeux brûlés du bois, p. 185
Richard Wright, Black Boy (1945)
modifier- Black Boy (1945), Richard Wright (trad. Marcel Duhamel), éd. Gallimard, coll. « Folioplus classiques », 2010 (ISBN 9782070438136), chap. XIII, p. 337-338
Jacques Prévert, Paroles (1949)
modifierLa grasse matinée
Il est terrible
le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim [...]
- Paroles, Jacques Prévert, éd. Pléiade Gallimard, 1949, p. 54
Roald Dahl, Charlie et la chocolaterie (1964)
modifier- Charlie et la chocolaterie (1964), Roald Dahl (trad. Élisabeth Gaspar), éd. Folio junior édition spéciale, 1987, chap. La famille commence à mourir de faim, p. 54
Markoosie Patsauq, Kamik (Le Chasseur au harpon) (1968)
modifier- Kamik (1968), Markoosie Patsauq (trad. Valerie Henitiuk et Marc-Antoine Mahieu), éd. Dépaysage, 2020, p. 62
- Citation choisie pour le 9 octobre 2021.
Vincent Gerbe, Incitation au végétarisme (1984)
modifier- Initiation au végétarisme, Vincent Gerbe, éd. Dangles, 1984 (ISBN 2-7033-0257-6), partie 2. La voie du végétarisme. La transition, chap. V. Définition du végétarisme, p. 66 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Mère Teresa, textes choisis (2010)
modifier- Mère Teresa, Joseph Langford (trad. Textes réunis par José Luis Gonzalès-Balado), éd. Bayard, 2010 (ISBN 978-2-227-48129-9), p. 32
Cinéma
modifierAutant en emporte le vent (1939)
modifier- (en) As God is my witness, I'll never be hungry again.
- Vivien Leigh, Autant en emporte le vent (1939), écrit par Margaret Mitchell, Sidney Howard (trad. Wikiquote)
We Feed the World (2007)
modifier- Jean Ziegler, homme politique, sociologue et écrivain, interviewé dans le film.
- Citation choisie pour le 16 décembre 2009.
Ernest et Célestine (2012)
modifier(Ernest retire Célestine d'une poubelle où elle s'était endormie et s'apprête à la manger.)
Célestine : Aaaah ! Non ! Non ! Me mange pas, me mange pas !
Ernest : Mais moi j'ai faim. (Il s'apprête de nouveau à enfourner Célestine dans sa gueule.)
Célestine (se retient au museau d'Ernest) : Comment tu t'appelles ?
Ernest (s'arrête le temps de répondre) : Ernest. (Il réessaie de la manger mais elle se retient encore.)
Célestine (en lui tendant la main) : Moi c'est Célestine. (Ernest essaie de mordre sa main mais elle lui met une gifle.) Il faut qu'on parle sérieusement, Ernest. Tu peux pas me manger. Heu… C'est dans les contes que les ours mangent les souris ! Me dis pas que tu crois aux contes, Ernest, t'es pas un ourson débile !
Ernest (crie) : Bah oui mais j'ai faim !
Célestine (criant à son tour) : T'as faim, t'as faim, et tu crois que c'est une petite souris comme moi qui va te rassasier ? Non mais regarde-moi, Ernest : j'ai que la peau sur les os. Et puis c'est très mauvais pour ta santé de manger dans les poubelles ! Y a toutes les maladies du monde dans une poubelle, y a la grippe, le typhus, l'hépatite, le choléra. Ernest, tu veux attraper toutes les maladies du monde ?
Ernest (penaud) : Ben… non, Célestine, mais, heu…
Musique
modifierJacques Offenbach, La Périchole (1900)
modifierLa Périchole : Crois-tu qu’on puisse être bien tendre,
Alors que l’on manque de pain ?
À quels transports peut-on s’attendre,
En s’aimant quand on meurt de faim ?
- Théâtre de Meilhac et Halévy. La Périchole, Jacques Offenbach. Livret de Meilhac et Halévy, d'après Mérimée, éd. Calmann-Lévy, 1900, vol. 5, Acte I, scène 9, p. 238
La Périchole (à Don Andrès) : Dites-moi, je vous prie,
Ce qu’il faut que je fasse ?…
Don Andrès : Enfant, je vous marie.
La Périchole : Moi ! jamais de la vie !
Don Andrès et Panatella : Vous vouliez tout à l’heure…
La Périchole : Oui, lorsque j’avais faim !
J’ai dîné maintenant, seigneur, c’est autre chose.
- Théâtre de Meilhac et Halévy. La Périchole, Jacques Offenbach. Livret de Meilhac et Halévy, d'après Mérimée, éd. Calmann-Lévy, 1900, vol. 5, Acte I, scène 14, p. 253
Georges Moustaki, Le métèque (1969)
modifierAvec ma bouche qui a bu,
Qui a embrassé et mordu
Sans jamais assouvir sa faim
(…)
Avec ma gueule de métèque,
De juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveux aux quatre vents,
Je viendrai, ma douce captive,
Mon âme sœur, ma source vive,
Je viendrai boire tes vingt ans
(…)
Et nous ferons de chaque jour
Toute une éternité d'amour
Que nous vivrons à en mourir.
- Le métèque, Georges Moustaki, Georges Moustaki, album Le Métèque (1969 chez Polydor).
Shurik'N
modifierLa Fin de leur monde (2006)
modifierSeulement,
Les nôtres meurent de faim en Afrique,
Et y'a pas assez de fric pour eux.
Alors la dalle faudra la tempérer!
Les hommes tombent sous les rafales racistes,
Mais on peut rien pour eux.
Alors les balles faudra les éviter!
- La Fin de leur Monde, Akhenaton et Shurik'N, Akhenaton et Shurik'N, album Soldats de fortune (mars 2006 chez 361 records).
Bombe le torse (2012)
modifierA l'heure où les femmes crèvent frappées par la famine
D'autres meurent pour ressembler à celles des magazines
[...]
L'homme reste un loup pour l'homme pas si bête mais tellement con
On pensait voir et depuis le début on avance à tâtons.