Les Guignols de l'info
Les Guignols de l'info, précédemment nommés Les Guignols et Les Arènes de l'info, sont une émission satirique comique diffusée sur Canal + depuis 1988.
L'émission parodie sous la forme de marionnettes l'actualité et les grands sujets du moment, tous les créneaux sont abordés même si la politique française est le sujet le plus abordé (mais ne s'y limite pas exclusivement contrairement au Bébête Show).
Pot de départ
modifierLes 22 avril et 6 mai 2007, les Guignols firent l'opération Pot de départ (référence à Jacques Chirac qui quittera le pouvoir) également nommée Votez + en programmant des émissions en direct le soir de l'élection présidentielle.
1er tour
modifierPPD : Monsieur de Villiers, un mot peut être ?
Philippe de Villiers : Hum hum. Savez-vous que sous ce plateau il y a 28 mosquées clandestines et deux ateliers de fabrique de couscoussières explosives et de merguez à l'anthrax.
PPD : Oui bon, c'était pas la peine en fait.
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
PDD : Oui, monsieur Lang ?
Jack Lang : Il y a eu une formidable mobilisation chez les français, que ce soit Bénabar, Philippe Torreton ou Jeanne Moreau, tous les français y sont allés.
PDD : Madame Buffet ?
Marie-Georges Buffet : Vous savez, les idées communistes ont du mal à trouver leur électorat en France. Il parait que si je m'étais présentée en Chine, je serais passée dès le premier tour.
- Les invités sont interrogés sur la participation exceptionnelle au vote.
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
Bernard Kouchner : Oui ben c'est ça polémiquons, et pendant ce temps au moment où je vous parle, au Darfour, des enfants meurent à chaque seconde.
PPD : Oui mais nous c'est une soirée politique française hein, on se concentre sur la France.
Bernard Kouchner : Peut être, mais savez vous que pendant le temps que vous avez prit pour prononcer cette phrase, 4 enfants sont morts au Darfour.
PDD : Oui, on sait, c'est terrible.
Bernard Kouchner : Et pendant que moi je parlais, à l'instant même, 13 enfants sont morts.
PDD : Oui ben essayer de vous taire alors. Pénible ce Kouchner, toujours là à mettre une sale ambiance sur le plateau.
- Les invités sont sur un plateau « spécial Bernard » avec Bernard Kouchner, Bernard Tapie et Bernard (sic) Voynet.
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
PPD : Une campagne confuse, les votes n'ont jamais été aussi indécis, une explication à cette confusion les Bernard ?
Bernard Tapie : Attends bonhomme moi j'ai jamais tortillé du cul, chuis de gauche, j'étais ami de Mitterrand, j'ai donc voté Sarkozy.
PDD : Mm, oui. Bernard Kouchner ?
Bernard Kouchner : Pour moi ça a été clair dès le départ, je suis socialiste depuis toujours, j'ai voté François Bayrou mais si Sarkozy gagne, ça ne me dérange pas non plus.
- Les invités sont sur un plateau spécial Bernard avec Bernard Kouchner, Bernard Tapie et Bernard (sic) Voynet.
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
PPD : Premier avec 29,4 % des voix : Nicolas Sarkozy.
Jacques Chirac : Ha merde !
PPD : Ha c'était votre candidat monsieur Chirac.
Jacques Chirac : Ha ben le vote est secret d'Arvor.
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
PDD : Je vous laisse découvrir les chiffres des petits candidats.
Jacques Chirac : Ceux qu'on appelle les nullards, ce qui fallait dire. Alors Besancenot 4.7 %, pas mal pour un facteur. De Villiers 2.5 %, pas assez pour relancer les croisades. Buffet 2.1 %, ha ben elle a battu Robert Hue dis donc. (…) Nihous 1.2 %, bon ce soir c'est lapin à la moutarde pour lui (…) Schivardi avec 0.4 % hahahaha.
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
PPD : Nicolas Sarkozy sera donc au second tour, on le retrouve tout de suite depuis son QG de campagne pour sa première réaction.
Nicolas Sarkozy : Bon ben merci merci merci. Alors, mon gouvernement [il lit]. Premier ministre : Arnaud Lagardère. Ministre de l'économie : Martin Bouygues. Ministre du budget : Bernard Arnault…
PPD : Monsieur Sarkozy.
Nicolas Sarkozy : Oui, cool, calme, zen, président.
PPD : Heu Mr. Sarkozy, il y a un deuxième tour.
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
Michel journaliste : Oui, je suis avec Laurent Fabius, soutien de Ségolène Royal.
Michel caméraman : Oh, la vache ! Soutien il a dit, t'as peur de rien Denis là ! […] Attends, excuse-moi, je comprends pas ce qu'on fout là parce que si on voulait trouver des soutiens à Ségolène Royal, c'est sûrement pas au PS qu'il fallait y aller.
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
Michel caméraman : [au siège du PS, avec des drapeaux français étendus de partout] Oh c'est pas vrai, t'es sûr qu'on n'est pas au FN Denis ?
PPD : Oh Michel !
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
Michel caméraman : [devant Ségolène Royal qui chante La Marseillaise] Attends Denis, pousse toi, je la vois pas.
Michel journaliste : Attend Michel, je l'interview.
Michel caméraman : Ouais ouais, fais ton boulot, moi je mate, parce que si il y a bien un truc intéressant dans cette campagne, c'est de voir Madame Royal, non ?
PPD : Bon heu pas d'avis politique s'il vous plait Michel.
Michel caméraman : C'est pas d'avis politique, c'est esthétique. Chais pas vous mais moi, j'aime bien les brunes. Putain, je peut te dire, y a cinq ans on suivait Laguiller, moi je regardais dehors !
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 22 avril 2007
2e tour
modifierPPD : Mais avant cela nous allons commencer par dresser un bref portrait des deux candidats avec Jean-Michel Aphatie […] On va commencer par le portrait de Nicolas Sarkozy.
Jean-Michel Aphatie : Avec plaisir, Nicolas Sarkozy est le candidat de l'UMP. Il a été un piètre ministre de l'intérieur qui a truqué les chiffres de l'insécurité et a laissé place Beauvau un bilan catastrophique. Quand à son passage au ministère de l'économie en 2004, il n'est guère meilleur puisqu'il a laissé une dette astronomique. Il est autoritaire, populiste et ultralibéral, 50 % des français ont bien raison de s'inquiéter.
PDD : [après des cris sur le plateau simulant des films d'horreur] Ha ça oui jamais une élection n'aura fait aussi peur. Et Ségolène Royal maintenant.
Jean-Michel Aphahie : Alors Ségolène Royal est la candidate du parti socialiste. Elle est passée totalement inaperçu au ministère de l'environnement en 1992 et son passage au ministère de la famille a été un cataclysme sans nom. Comme présidente de la région Poitou-Charente, à peine arrivée, elle a augmentée les impôts de 25 %. Elle est incapable, inculte, autoritaire et acariâtre.
PDD : Merci Jean-Michel.
Jean-Michel Aphatie : Oui alors votre merci est un merci de faux-cul, ce qui ne m'étonne guère puisque vous êtes un journaliste médiocre, fainéant, carriériste et un très mauvais écrivain.
PPD : [insistant] Oui oui c'est bon, c'est bien moi merci.
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 6 mai 2007
PPD : Alors on me signale que le président de la république souhaite intervenir depuis l'Élysée. [le duplex se lance] Monsieur Chirac ? Monsieur Chirac ?
Jacques Chirac : [en lisant le code électoral] Bonsoir d'Arvor.
Bernadette Chirac : [paniquée] Jacques, je ne veux pas aller en prison, je ne veux pas partir !
Jacques Chirac : Je m'en occupe maman. Alors avec maman on s'est demandé si par hasard, c'est possible attention, si par hasard les deux candidats arrivaient pile-poil à égalité, cinquante-cinquante à la voix prêt. Impossible de les départager.
PPD : Oui et alors ?
Jacques Chirac : Ah ben dans ce cas là ils seraient ex-æquo, match nul, machin tout ça, du coup aucun des deux ne serait président, l'élection serait annulée et on sera obligé de garder l'ancien président à l'Elysée et il se trouve que c'est moi et je resterais cinq ans de plus à l'Elysée, du coup, non ?
PPD : Non c'est impossible qu'il y ait égalité parfaite et même si ça se produisait il y aurait un nouveau vote.
Jacques Chirac : Oh putain. [il reprend le code électoral]
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 6 mai 2007
PPD : Avant de faire un retour sur la course présidentielle, nous on rejoint sur ce plateau deux soutiens people, Steevy Boulay pour Nicolas Sarkozy et Bernard-Henri Lévy pour Ségolène Royal. Messieurs bonsoirs.
BHL et Steevy Boulay : Bonsoir.
PPD : On sent encore plus de tensions ce soir qu'il y a 15 jours.
Steevy Boulay : Ha ouais, ha ouais bé ouais, ça monte trop en puissance, le premier tour déjà c'était génial, alors là le deuxième tour c'est le feu alors je te raconte même pas l'ambiance qu'il va y avoir au troisième tour, hé ouais hé ouais hé ouais.
Bernard-Henri Lévy : Heu pourquoi m'engager en politique ? Parce que l'engagement est un combat du faible contre le fort, savez vous qu'à Sarajevo, j'ai vu la mort en face, au Darfour j'ai vu la mort en face, à Haïti, j'ai vu la mort en face.
Steevy Boulay : Moi j'ai vu La Mort aux trousses, mais c'était en DVD, c'est génial, en fait on a trop de points communs hé ouais.
PPD : Merci Steevy, merci BHL.
Steevy Boulay : BHL ! Le mec qui a inventé le bazar d'hôtel de ville, oh je savais pas, j'adore tes magasins c'est trop pratique !
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 6 mai 2007
PPD : On vous propose de voir la France de ces cinq prochaines années si Nicolas Sarkozy est élu.
[Jingle du JT de 13h sur TF1]
Jean-Pierre Pernault : Nous sommes le mardi 6 mai 2008, bienvenue au journal de 13 heures. On commence par le citoyen français du jour, Jean-Michel, un citoyen modèle dont on découvre la journée. [Le reportage se lance, Pernault commente en voix-off] Jean-Michel s'est réveillé à cinq heures en écoutant Didier Barbelivien [la radio-réveil programme À toutes les filles…]. Sur le chemin du travail, il se branche sur Europe 1.
Jean-Pierre Elkabbach, à la radio : Il y a un an, la pouffiasse était écrasée par Nicolas Sarkozy, bon anniversaire à tous !
Jean-Pierre Pernault : Pendant sept heures de suite, Jean-Michel donne le meilleur de lui-même pour faire progresser le chiffre d'affaire de son entreprise. À la pause-déjeuner, Jean-Michel part pour l'Irak, où il va épauler les forces armées américaines qui luttent d'arrache-pied contre le terrorisme. De retour à 15 heures, il revient terminer son travail pour lequel il est payé 1 200 € par mois. Il rentre chez lui doucement sans avoir bu, sans avoir fumé car boire c'est mal et fumer tue. Pour être à 21 heures devant le dernier film de Christian Clavier. Enfin à 23 heures, il appelle sa femme au Mali avec laquelle il est marié depuis 5 ans mais qui ne peut entrer en France, ayant échoué lamentablement au test de français : elle a mis un « S » à « Chou ». Certainement une kamikaze barbue excisée polygame qui comptait profiter à bon compte des allocations familiales. Jean-Michel, son mari, l'a courageusement dénoncée et a ainsi pu garder son salaire. Bravo Jean-Michel.
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info - Pot de Départ, Canal +, 6 mai 2007
Jacques Chirac, un putain de Guignol
modifierÉmission best-of diffusée au lendemain de la mort de Jacques Chirac.
- Équipe des Guignols, Jacques Chirac, un putain de Guignol, Canal +, 27 septembre 2019
Aujourd'hui, Vis ma vie vous propose de suivre le ministre de l'agriculture qui passera une journée dans un élevage de porcs en Bretagne, le ministre du transport vivre une journée de la vie de Dédé le routier et enfin, Jacques Chirac vivre la vie de Jean-François, un détenu de la prison de la santé
Jacques Chirac : Dingue ça ! Rien branler de la journée, regarder la télé et se balader dans la cour, ah vous auriez pu être président vous.
- Équipe des Guignols, Jacques Chirac, un putain de Guignol, Canal +, 27 septembre 2019
Jean-Louis Debré : Jacques, le conseil constitutionnel c'est sérieux, on doit travailler.
Jacques Chirac : Attends, tout le monde sait que c'est une planque ici, sinon je serais jamais venu.
Jean-Louis Debré : Et le dossier que je vous avait confié ?
Jacques Chirac : Hein ? Ah ben désolé, il a servi d'amorce pour le barbecue, par contre les merguez sont prêtes.
- Équipe des Guignols, Jacques Chirac, un putain de Guignol, Canal +, 27 septembre 2019
PPD : Pour vous aider donc à faire un choix le 5 mai nous vous proposons de mieux connaître les deux candidats en lice. Tout d'abord retraçant la vie de notre grand, beau, magnifique, resplendissant, svelte, et élancée président Jacques Chirac [le reportage se lance]
Voix-off : [pastiche de la Nativité] Issu d'un milieu extrêmement modeste, le petit Jacques Chirac apparaît très vite très doué. À 4 ans, l'année de son baccalauréat, il dirige le front populaire et instaure les congés payés. Quelques années après [il conduit une voiture FFI], il étonne ses parents en libérant Paris du joug allemand. Deux mois après avoir découvert le vaccin contre la rage, il devient le premier coureur à gagner le tour de France six fois de suite. [pastiche du clip Thriller] Plus rien ne viendra démentir son succès. En 83, Jacques Chirac vent 32 millions d'albums avec Thriller. 84, il invente le TGV et le minitel, élu manager de l'année par le Wall-Street journal en 85, 89 et 92 et prix nobel de la paix l'année dernière pour son action en Irlande.
PPD : Mais quelle vie mes enfants !!!
- Équipe des Guignols, Jacques Chirac, un putain de Guignol, Canal +, 27 septembre 2019
Sketchs
modifierLa Peur
modifierMonsieur Sylvestre : Messieurs, bonjour. Davos, c'est bientôt, et je vous apprendrai rien en vous disant que notre situation est fragile. Ça patoche depuis 10 ans, marché saturé, concurrence sauvage des chintoks qui fabriquent mieux et 40 fois moins cher… […] Les matières premières qui s'épuisent… […] Je parle même pas de la pollution et des catastrophes naturelles. Bref, c'est la merde. […] On crée de la misère partout, les peuples n'ont plus d'espoir, on est aux limites de notre système. Alors comment faire pour éviter la révolution et garder le pouvoir ? Parce que c'est quand même ce qui nous va le mieux, hein ! […] Ça fait cent ans qu'on fait du libéralisme plein-pot chez nous. Résultat on est à 65 millions de pauvres. On est mal, là !
Ernest-Antoine Seillière : Mais, vous êtes loin de la révolution, que diantre ! Pas de grève chez vous !
Monsieur Sylvestre : Justement, t'as mis le doigt dessus : comment garder un pays calme avec des pauvres qui crèvent dedans ? […] il faut trouver des partenariats privilégiés. Et notre partenaire privilégié du moment, c'est notre invité de ce soir. Applaudissements s'il-vous-plaît pour Oussama Ben-Laden.
Oussama Ben-Laden : Salam Aleikoum ! Je sais, ça peut choquer. Mais mettons nos émotions de côté et regardons les choses de façon pragmatique. Notre implantation aux États-Unis il y a quatre ans a permis de renforcer les pouvoirs de monsieur Bush. […] Et grâce à nous, grâce à la peur : développements des crédits militaires sans précédent, contrôle des citoyens, Patriot Act…
Monsieur Sylvestre : Guantanamo…
Oussama Ben-Laden : Exactement ! Le pays est tenu. Espagne : nous renversons le cours d'une élection à deux jours du vote. France : vidéo-surveillance en extension, arrestations de terroristes supposés, peur générale comme thème de campagne… […] Bref, d'une manière ou d'une autre, nous sommes partenaires, mais hélas si fragile… Notre recrutement devient de plus en plus difficile chez vous. Je sais. Pour que notre partenariat fonctionne encore longtemps, je vous demande souplesse et flexibilité. […] Je suis ici pour vous demander : un, d'accentuer l'amalgame entre musulman et terroriste ; deux, de développer la misère ; trois, communiquer sur les actions d'Al-Qaïda. En échange, je vous offre… la peur ! Nos attentats, c'est votre sécurité ! Merci de votre attention.
George W. Bush, applaudissant : Bravo !
- Équipe des Guignols, Les Guignols de l'info, Canal +, 2005