Marie-Guillemine Benoist

peintre française (1768–1826)

Marie-Guillemine Benoist, née Laville-Leroux, est une peintre française, née le 18 décembre 1768 à Paris et morte le 8 octobre 1826, dans la même ville. C'est une élève d'Élisabeth Vigée Lebrun et de Jacques-Louis David.

Marie-Guillemine Benoist, Autoportrait, vers 1796, collection privée

Citations

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Je végête dans l’indigence et le malheur ; j’allaite un enfant qui n’a pas encore vu son père, je suis réduite aux dernières ressources, Et je n'ai plus d’Espoir que dans votre justice. Mon mari est probe et intacte, sa conduite pure et Régulière. Sous ce Rapport je vous demande citoyens Représentans d’annuller le Mandat d’Arrêt décerné contre lui, et d’ordonner la Levée des Scellés apposés chez moi. Par cet acte de justice vous rendrez à une famille malheureuse un Epoux, et un père dont elle a besoin pour son existence.
  • Reproduction de la lettre rédigée durant l'hiver 1795, où Marie-Guillemine Benoist plaide la relaxe de son mari arrêté un an plus tôt (orthographe et grammaire reproduite à l'identique de l'original)
  • Une Élève de David: La Comtesse Benoist, l'Émilie de Demoustier, 1768-1826, Marie-Juliette Ballot, éd. Plon, 1914, p. 112 (lire en ligne)


(...) la pensée que je serais un obstacle à votre avancement dans votre carrière, serait pour moi un coup bien acéré. Ne soyez pas faché contre moi si dans le premier moment mon cœur a saigné de ce parti à prendre, et enfin satisfaire à un préjugé du monde devant lequel il faut bien plier après tout. Mais tant d’études, de soins, une vie de dur travail, et après ce long temps d'épreuves, les succès, et les voir presque un objet d'humiliation, je n’ai pu supporter cette idée. Enfin n'en parlons plus, je suis raisonnable, et il fallait d'abord frapper à cette porte, et on a blessé mon amour-propre d’une manière trop brusque.
  • L'artiste devant renoncer à exposer ses œuvres au Salon suite à la nomination de son mari au Conseil d'État, fait part de sa déception à son époux (Lettre du 1er octobre 1814)
  • Une Élève de David: La Comtesse Benoist, l'Émilie de Demoustier, 1768-1826, Marie-Juliette Ballot, éd. Plon, 1914, p. 212 (lire en ligne)


Citations sur Marie-Guillemine Benoist

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Si quelqu'un me disait :
Je connais fille de vingt ans,
Admirable par ses talents,
Plus encore par sa modestie,
Ne cultivant que son génie, »
A ces traits-là je me dirais :
Voyons s’il parle d'Émilie

  • dans ses lettres et ses poèmes, l'avocat Charles Albert Demoustier surnomme Marie-Guillemine Laville-Leroux, Émilie.
  • Lettres à Émilie sur la mythologie, Charles-Albert Demoustier, éd. Antoine Augustin Renouard, 1809, partie troisième partie, p. 76


Elle peignait au pastel des têtes où s'annonçait déjà le talent qui lui a donné une juste célébrité.
  • Appréciation d'Élisabeth Vigée Le Brun au sujet de son élève


Citations sur ses oeuvres

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Autoportrait copiant le "Bélisaire et l’enfant à mi-corps" de David, 1786

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Autoportrait copiant le "Bélisaire et l’enfant à mi-corps" de David (1786)
Quand en 1786, elle peint son autoportrait copiant Le Bélisaire de David, Benoist se place sous la tutelle de son maître dont elle vient de rejoindre l'atelier. [...] Mais elle y proclame aussi son statut de peintre, pinceaux et palette à la main, dans un équilibre subtil entre soumission et affirmation de soi, significatif de la place nouvelle des femmes sur la scène artistique parisienne au tournant du siècle.


Portrait présumé de Madeleine, 1800

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Ce Portrait d'une Négresse a reçu un accueil mitigé au Salon de 1800, mais est aujourd'hui considéré comme le chef-d'oeuvre de l'artiste.
Cette négresse est au Louvre. Unique dans l’œuvre de Mme Benoist, elle est peinte, en vérité, comme un David ; l'artiste est arrivée cette fois à s’assimiler l'art de son maître. C’est peut-être sa toile la plus forte, la mieux peinte, mais n’aimerait-on pas mieux voir à sa place le charmant portrait de l'artiste ?
  • Une Élève de David: La Comtesse Benoist, l'Émilie de Demoustier, 1768-1826, Marie-Juliette Ballot, éd. Plon, 1914, p. 149 (lire en ligne)


Le regard intrigue par son insistance; est-ce le spectateur ou l’artiste qui la peint que cette femme entraîne dans cette confrontation ?
  • « Portrait d'une femme noire », Luce-Marie Albigès, Histoire par l'image, Février 2007 (lire en ligne)


Ce tableau de Marie-Guillemine Benoist s'intitule Portrait d'une Négresse[1], mais ne vous arrêtez pas aux mots - on est en 1800 -, regardez plutôt les progrès qu'il représente. [...] Le modèle de Marie-Guillemine Benoist était domestique chez son beau frère ; elle l'a pourtant représentée assise dans un élégant fauteuil, de trois-quarts, le regard tourné vers nous, dans une position dévolue aux portraits des femmes de la haute société ! Elle a donc mis une ex-esclave noire sur un plan d'égalité avec la femme blanche.
  • d'Art d'Art !, Nathalie Boels-Kugel (sous la dir. de), éd. Le Chêne, 2010  (ISBN 978-2-812-30101-8), t. 2, p. 128-129


Notes et Références

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  1. Aussi connu sous le nom de Portrait présumé de Madeleine, ce tableau est exposé au Louvre sous le nom de Portrait d'une femme noire, et non plus sous son titre original.

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