Poésie
La poésie (la graphie ancienne était poësie) est un genre littéraire très ancien aux formes variées qui se constitue aussi bien en vers qu’en prose et dans lequel l’importance dominante est accordée à la « forme », c’est-à-dire au signifiant. La poésie est un art du langage qui fait une utilisation maximale des ressources de la langue : le travail sur la forme démultiplie la puissance de la signification.
- Œuvres II (1905), Paul Valéry, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1960, p. 1061
- Œuvres II (1941), Paul Valéry, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1960, chap. Rhumbs, p. 636
- Cahiers XVIII, Paul Valéry, éd. Imprimerie nationale, 1957, p. 782
- Œuvres I (1924), Paul Valéry, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1957, chap. Situation de Baudelaire, p. 611
Les vers et la prose sont deux êtres différents et sans communication et dire la même chose en prose et en vers ce n’est pas dire la même chose.
- Pensées (1936), Charles Péguy, éd. Gallimard, coll. « nrf », 2012 (ISBN 978-2-07-075404-5), chap. la recherche de la vérité, p. 59
- Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 623
- Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 666-667
- Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 668
François Le Lionnais
modifier- « À propos de la littérature expérimentale », François Le Lionnais, dans Anthologie de l'OuLiPo, Marcel Bénabou et Paul Fournel (dir.), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 2009, p. 884
Si les vers ont été l’abus de ma jeunesse,
Les vers seront aussi l’appui de ma vieillesse,
S’ils furent ma folie, ils seront ma raison, […].
- Les œuvres françoises de Joachim Du Bellay,… / rev. et de nouveau augm. de plusieurs poésies non encore auparavant imprimées (1558), Joachim du Bellay, éd. impr. de F. Morel, 1569, partie Les regrets et autres œuvres poétiques de I. du Bellay, gentilhomme angevin, XIII, p. 36, vers 9 à 11 (texte intégral sur Wikisource)
Les ruines du ciel
modifierUn jour, nous comprendrons que la poésie n'était pas un genre littéraire mal vieilli mais une affaire vitale, la dernière chance de respirer dans le bloc du réel.
La poésie est une pensée échappée de l'enclos des raisonnements, une cavale de lumière qui saute par-dessus la barrière du cerveau et file droit vers son maître invisible.
- Les ruines du ciel, Christian Bobin, éd. Gallimard, coll. « nrf », 2009 (ISBN 978-2-07-012693-4), p. 103
La grande vie
modifierCe n’est pas « joli », la poésie. Ce n’est pas « charmant ». Ce n’est pas plus joli ni charmant que la bave aux lèvres d’un ange bégayant deux paroles pour sortir d’une impasse. Je pense au menuisier qui a recueilli Hölderlin. Quand on travaille le bois, on est théologien du vent, de la sève, du froid, de cette veine si fine où la branche casse sans effort. Hölderlin est mille fois mort avant sa mort. Ses poèmes – les bandelettes du ressuscité.
Noireclaire
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La Dame blanche
modifier« Si je lis un livre et qu'il rend tout mon corps si glacé qu'aucun feu ne pourra jamais me réchauffer, je sais alors que c'est de la poésie. Si je sens le sommet de ma tête arraché, je sais aussi qu'il s'agit de poésie. Ce sont mes deux seules façons de le savoir. Y en a-t-il d'autres ? » Higginson ne peut répondre. Il n'a jamais imaginé que la poésie puisse être une affaire virale, l'apothéose de toutes lucidités, l'arrachement du bandeau que la vie met sur les yeux des vivants pour qu'ils n'aient pas trop peur à cet instant dernier qu'est chaque instant passant.
- La Dame blanche, Christian Bobin, éd. Gallimard, coll. « L'un et l'autre », 2007 (ISBN 978-2-07-078492-9), p. 81
J'ai beau vous arrêter, ma remontrance est vaine ;
Allez, partez, mes vers, derniers fruits de ma veine ;
C'est trop languir chez moi dans un obscur séjour
[...] Vous croyez, sur les pas de vos glorieux aînés,
Voir bientôt vos bons mots, passant du peuple aux princes,
Charmer également la ville et les provinces,
Et par le prompt effet d'un sel réjouissant,
Devenir quelquefois proverbes en naissant.
- « Epitre, à mes vers », dans Œuvres Complètes, Nicolas Boileau, éd. Firmint-Didot, 1865, p. 234
La poésie est saine parce qu'elle flotte avec aisance sur une mer infinie ; la raison s’évertue à traverser cette mère infinie, et dès lors à la délimiter. Il en résulte un épuisement mental, pareil à l'épuisement mental de M.Hollbein. Tout accepter est un exercice ; tout comprendre est une rude épreuve. Le poète n'aspire qu'à l'exaltation et à l'expansion, à un monde où il puisse s'étendre. Le poète ne demande qu'à lever sa tête jusqu'aux cieux. C'est le logicien qui cherche à faire entrer le ciel dans sa tête. Et c'est sa tête qui se fend.
- Orthodoxie (1908), Gilbert Keith Chesterton (trad. Lucien d'Azay), éd. Flammarion, coll. « Climats », 2010 (ISBN 978-2-0812-2028-7), p. 29
C'est horrible ! oui, brigand, jacobin, malandrin,
J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin.
- « Quelques mots à un autre », dans Les Contemplations, Victor Hugo, éd. Hachette, 1858, t. 1, p. 108
La cartomancienne ne prophétise plus les nuits ailées des amants. Même le courroux biblique du tonnerre a changé. Ses frissonnements de timbales ne sont plus qu'un bruit profane. Éradiquer la poésie : l'ambition des modernes !
- La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil (1924), Robert Desnos, éd. Gallimard, 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), p. 143
Partage formel
- Fureur et mystère (1948), René Char, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1962 (ISBN 2-07-030065-X), partie SEULS DEMEURENT (1938-1944), Partage formel, p. 68
- Fureur et mystère (1948), René Char, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1962 (ISBN 2-07-030065-X), partie SEULS DEMEURENT (1938-1944), Partage formel, p. 73
- Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967 (ISBN 2-08-070148-7), partie II, Lettre XV de Julie, p. 168
- Réponse de Jean Malrieu à l'interrogation suivante : [Les représentations érotiques] ont-elles à vos yeux une relation avec la création poétique ? — Il est clairement question d'une enquête initiée par la revue surréaliste La Brèche en décembre 1964.
- « Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques », Jean Malrieu, La Brèche, nº 7, Décembre 1964, p. 92
Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse.
Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, mais la poésie qui illustre le mot.
[...] Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie.
Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche.
- Préface, Léo Ferré, Léo Ferré, album Il n'y a plus rien (1973 chez Barclay).
Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain.
Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse.
Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, c'est la poésie qui illustre le mot.
- Préface, Léo Ferré, Léo Ferré, album Il n'y a plus rien (1973 chez Barclay).
- Roman non autorisé, Andrée Ferretti, éd. VLB Éditeur, 2011, p. 123
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement, Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie I, chap. Introduction: « Imagination et mobilité », p. 6
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement, Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VI, chap. I. « Le Rêve de vol », p. 55
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement, Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VI, chap. I. « Le Rêve de vol », p. 59
- L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement, Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. IX. « La Nébuleuse », p. 260
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière, Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie VI, chap. Introduction: Imagination et matière, p. 24
- « A M. le Maréchal de Créqui » (1671), dans Œuvres mêlées, Charles de Saint-Évremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 279
- « A M. le Maréchal de Créqui » (1671), dans Œuvres mêlées de Saint Evremond, Charles de Saint-Évremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 279-280
- « A M. le Maréchal de Créqui » (1671), dans Œuvres mêlées de Saint Evremond, Charles de Saint-Évremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 280
- « A M. le Maréchal de Créqui » (1671), dans Œuvres mêlées de Saint Evremond, Charles de Saint-Évremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 280-281
- Pensées (~1780-1824), Joseph Joubert, éd. Librairie Vve Le Normant, 1850, t. 2, p. 35-36 (texte intégral sur Wikisource)
Tom Schulman
modifier- Robin Williams, Le Cercle des poètes disparus (1989), écrit par Tom Schulman
- La Machine à courage, Georgette Leblanc, éd. J. B. Janin, 1947, chap. Partie II, chapitre II, p. 93 (texte intégral sur Wikisource)
Citations à revoir, tranférer etc...
modifierCharles-Augustin Sainte-Beuve, Portraits contemporains, 1835
modifier- Le siècle du progrès — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992 (ISBN 2-7056-6179-4), partie Alfred de Vigny, 1835. Portraits contemporains, t. II, p. 174
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie I, « Melmoth réconcilié » ou le prix d'une entrée dans l'histoire, p. 26
- Concernant Alfred de Musset.
- Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand — Venise, 1er mai 1834, p. 244
Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927
modifier- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), VIII. A perte de vue, p. 92
Renée Dunan, La Culotte en jersey de soi, 1923
modifier- La Culotte en jersey de soi (1923), Renée Dunan, éd. Le Cercle Poche, 2011 (ISBN 978-2-84714-152-8), p. 16
Articles connexes
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