Bonheur

état émotionnel de plénitude

Le bonheur est un état durable de plénitude et de satisfaction.

Les Hasards Heureux de l'EscarpoletteJean-Honoré Fragonard (1768)

Littérature

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Bernard Le Bouyer de Fontenelle, Du bonheur, 1724

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Un grand obstacle au bonheur, c'est de s'attendre à un trop grand bonheur.
  • « Du bonheur », dans Œuvres de Fontenelle, Fontenelle, éd. Paris-Berlin, 1818, t. 2, p. 383


Le plus grand secret pour le bonheur, c'est d'être bien avec soi.
  • « Du bonheur », dans Œuvres de Fontenelle, Fontenelle, éd. Paris-Berlin, 1818, t. 2, p. 387


Il entre dans la composition de tout bonheur l’idée de l’avoir mérité.


Pierre Choderlos de Laclos, Traité sur l'éducation des femmes, 1903

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Des femmes et de leur éducation

La femme naturelle est plus heureuse ; rien ne la prive, rien ne la sépare de l'objet de son affection ; tous ses soins lui vont être consacrés ; peu d'heures après l'enfantement, elle se lève, elle va baigner son enfant dans un ruisseau voisin; elle s'y baigne elle-même ; puis après s'être séchée sur le gazon, elle le sèche à son tour, non par des frictions irritantes, non en l'exposant à une chaleur dessicative, mais en le plaçant sur son sein; c'est là qu'il trouve à la fois une chaleur salutaire et une nourriture qui lui convient.


Cherchons, au moins, dans notre imagination, ce que la société ne nous présente pas. Créons à notre gré une femme parfaitement heureuse, autant au moins que l'humanité le comporte ; ce sera celle qui, née d'une mère tendre, n'aura pas été livrée en naissant aux soins d'une mercenaire ; qui, plus grande, aura été élevée sous les yeux d'une institutrice également indulgente, sage et éclairée qui, sans jamais la contraindre, et sans l'ennuyer de ses leçons, lui aura donné toutes les connaissances utiles et l'aura exemptée de tous les préjugés.
  • Traité sur l'éducation des femmes précédé (1903), Pierre Choderlos de Laclos, éd. Pocket, coll. « Agora », 2009  (ISBN 978-2-266-18855-5), partie Des femmes et de leur éducation, chap. VIII. Réflexions sur ce qui précède, p. 63


Jacques Ellul, Métamorphose du bourgeois, 1967

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Le bonheur (est devenu une idéologie), il sert de justification à la société technicienne. Il est une motivation fondamentale de l'homme à cette société-là.
  • Métamorphose du bourgeois (1967), Jacques Ellul, éd. La Table Ronde, coll. « La petite vermillon », 1998, p. 94


Marie-Jo Bonnet, Les Relations amoureuses entre les femmes, 1981

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Le démon de l'expérimentation s'empare de toute une société « éclairée », cherche une nouvelle façon de vivre, vérifie ce qu'on lui dit, explore, découvre de nouveaux horizons, rêve tout haut et pense que le salut ne vient plus de dieu, mais de l'Histoire, c'est-à-dire de la capacité de l'Homme à établir sur terre le bonheur commun.
  • Les Relations amoureuses entre les femmes (1995), Marie-Jo Bonnet, éd. Odile Jacob, coll. « Poches », 1981, partie 2. Des mystères de la nature à ceux de Lesbos (XVIIIè siècle), chap. I Lumières... sur la passion du semblable, Introduction, p. 93


Jean Giono, La Chasse au bonheur, 1988

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Les raisons du bonheur sont la plupart du temps fort simples. Il y a les passions, mais il y a la découverte du monde. Cette curiosité peut se contenter sur place. La matière que l'homme manipule dans son travail est un élément important du bonheur. La sensualité s'y satisfait.


On a absolument aucune preuve que le bien-être des hommes s'améliore inévitablement au fil de l'histoire. [...] On a aucune raison de penser que les cultures qui ont le mieux réussi dans l'histoire soient nécessairement les meilleures pour Homo sapiens.


Il semble que la famille et la communauté aient plus d'impact que l'argent et la santé sur notre bonheur. [...] Dès lors, on ne saurait exclure la possibilité que l'immense amélioration des conditions matérielles au cours des deux derniers siècles ait été annulée par l'effondrement de la famille et de la communauté.


Si ce sont les attentes qui déterminent le bonheur, il est fort possible que les deux piliers de notre société – les médias et la publicité – épuisent à leur insu les réserves de contentement de notre planète.


Jean d'Ormesson, Guide des égarés, 2016

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Chacun a le droit, et peut-être le devoir, d'être heureux. Les traités du bonheur et les recettes pour y parvenir sans trop de peine en quelques leçons ont fleuri un peu partout. J'ai contribué moi-même à cet engouement collectif et un peu forcé. Peut-être faut-il rappeler que la recherche frénétique du bonheur ouvre le chemin le plus sûr vers l'échec et le dégoût. Le bonheur n'est pas un but, encore moins une carrière ou une obligation, mais un don gratuit, une surprise ou la récompense de ceux qui ne passent pas leur temps à le cultiver. Le bonheur n'est pas un exercice narcissique et solitaire. Il tombe, comme par hasard, sur la tête et dans le cœur de ceux qui, loin de s'occuper d'eux-mêmes, s'occupent plutôt d'autre chose — et des autres.


Journal

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Louise Michel, Mémoires, 1883

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Vous cherchez le bonheur pour le ronger, pauvres fous ; passez votre chemin, le bonheur n’est nulle part.
  • Mémoires de Louise Michel, écrits par elle-même, Louise Michel, éd. F. Roy, libraire-éditeur, 1886, chap. Chapitre XV, p. 427-444 (texte intégral sur Wikisource)


Paul Klee, Journal, 1957

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O intarissable pêle-mêle, les déplacements de plans, le soleil sanglant, la profonde mer semée de voiles inclinées. Matière sur matière, au point qu'on pourrait s'y dissoudre. Être homme, être antique, naïf et rien, pourtant heureux.


La couleur me possède. Point n'est besoin de chercher à la saisir. Elle me possède, je le sais. Voilà le sens du moment heureux : la couleur et moi sommes un. Je suis peintre.


Prose poétique

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André Breton, Poisson soluble, 1924

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Servantes de la faiblesse, servantes du bonheur, les femmes abusent de la lumière dans un éclat de rire.


Que l'homme est né pour le bonheur, certes toute la nature l'enseigne. C'est l'effort vers la volupté qui fait germer la plante, emplit de miel la ruche et le cœur de l'homme de bonté.
  • « Les Nouvelles Nourritures », André Gide, Littérature, nº 1, Mars 1919, p. 2


Joyce Mansour, Dolman le maléfique, 1961

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Sans remords et sans repos, il ne se fatiguait jamais de lui-même ; il aplatissait ses prunelles sur chaque centimètre de son corps interchangeable et soupirait de bonheur tant il trouvait profonde sa vérité. Son désir coulait en longues rigoles meurtrières vers la victime du moment qui finissait toujours par se démener à ses pieds dénuée de pudeur et prête, sous ses yeux impitoyables, oui, prête, mais sans vainqueur. Alors Dolman riait silencieusement.
  • « Dolman le maléfique », Joyce Mansour, La Brèche, nº 1, Octobre 1961, p. 49


Dolman restait craintif dans le noir. « Je veux vous connaître, faire partie de votre peau ». Il s'obstinait malgré sa frayeur. « Je vous donnerai mes biens, ma hutte, mes entrailles fertiles, ma plage ; j’offre ma haine en échange d’un seul rayon de participation ». « Vous m’appartenez. Je suis près de vous », dit l'Affreux, dans un chuchotement de malaise, « touchez moi, sentez ma sueur de musc sur vos vêtements ». Il coula ses doigts le long de Dolman, et une fumée de houille et de satisfaction épicée de pus irrita les sens de sa victime. Dolman se savait maladroit mais, comme il aimait la clarté dans ses fréquentations, il ne pouvait s'empêcher de se plaindre. L'Horreur soufflait comme un phoque. Dolman se cacha le visage dans le pli de l'aine. L'heure se raidissait sur son socle. L'homme reprit sauvagement : « Un seul regard sans réticence ni recul dans vos yeux hagards, un instant de bonheur avant de disparaître ».
  • « Dolman le maléfique », Joyce Mansour, La Brèche, nº 1, Octobre 1961, p. 51


Raymond Radiguet, Le Bal du comte d'Orgel, 1924

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Elle se disait : "En face de lui je n'éprouve rien." N'est-ce pas là une parfaite définition du bonheur ? Il en est du bonheur comme de la santé : on ne le constate pas.


[…] il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul.
  • La Peste (1947), Albert Camus, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1994  (ISBN 2-07-036042-3), p. 190


Jean d'Ormesson, Je dirai malgré tout que cette vie fut belle, 2016
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Dans ce tohu-bohu, je n'ai que trois convictions.
La première est la plus simple et la plus lumineuse : rien n'est plus beau que ce monde passager, si cruel et si gai, éclairé et réchauffé – quelle chance ! – par une étoile que nous appelons soleil et où – quelle chance ! – Il y a de l'eau, des chèvres, des montagnes, des chiffres, des livres, des secrets, ces oliviers et ces éléphants dont j'ai déjà trop parlé, des ambitions, des passions, des idées soudain nouvelles qui éclatent comme des grenades et des rêves de jeunes filles. En dépit de tant de malheurs et de tant de chagrins, c'est un bonheur d'être né.


George Eliot, Felix Holt, le radical, 1866

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Personne ne croit qu'un savoir ou un talent d'une grande complexité - comme une idée juste du système solaire, ou la capacité de peindre la chair, ou de déchiffrer les harmonies sur une partition - peut arriver tardivement et d'un seul coup. Pourtant, beaucoup n'hésitent pas à croire que le bonheur peut arriver n'importe quel jour, à n'importe quelle heure, uniquement par une nouvelle disposition des événements : alors que rien n'est moins capable d'être produit par magie que le bonheur d'un mortel, qui est surtout un arrangement compliqué de relations et de dispositions habituelles, qui ne résulte pas de nouvelles venant de loin, ni d'un emballement de la roue de la fortune en faveur d'une personne sur le front de laquelle le Temps a lisiblement mis son empreinte.
  • Felix Holt, le radical, George Eliot (trad. Alain Jumeau), éd. Gallimard, 2021, p. 563


Julien Green, Léviathan, 1929

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Rien n'est plus délicieux que ces premières journées d'automne où l'air agité de puissants remous semble une mer invisible dont les vagues se brisent dans les arbres, tandis que le soleil, dominant cette fureur et ce tumulte, accorde à la moindre fleur l'ombre qu'elle fera tourner à son pied jusqu'au soir. De ce calme et de cette frénésie résulte une impression où la force se mêle à une douceur que le langage humain ne peut rendre. C'est un repos sans langueur, une excitation que ne suit aucune lassitude ; le sang coule plus joyeux et plus libre, le cœur se passionne pour cette vie qui le fait battre. A ceux qui ne connaissent pas le bonheur, la nature dans ces moments généreux leur en apporte avec les odeurs des bois et les cris des oiseaux, avec les chants du feuillage et toutes ces choses où palpite l'enfance.


Yasmina Khadra, L’Attentat, 2005

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C’est toi qui voulais tellement la rendre heureuse que tu refusais de considérer ce qui pouvait jeter de l’ombre sur son bonheur. Sihem ne voulait pas de ce bonheur-là. Elle le vivait comme un cas de conscience. La seule manière de s’en disculper était de rejoindre les rangs de la Cause. C’est un cheminement naturel quand on est issue d’un peuple en souffrance. Il n’y a pas de bonheur sans dignité, et aucun rêve n’est possible sans liberté... Le fait d’être femme ne disqualifie pas la militante, ne l’exempte pas. L’homme a inventé la guerre ; la femme a inventé la résistance. Sihem était fille d’un peuple qui résiste. Elle était mieux placée pour savoir ce qu’elle faisait... Elle voulait mériter de vivre, ammou, mériter son reflet dans le miroir, mériter de rire aux éclats, pas seulement profiter de ses chances. [...] [C]omment accepter d’être aveugle pour être heureux, comment tourner le dos à soi-même sans faire face à sa propre négation ? On ne peut pas arroser d’une main la fleur qu’on cueille de l’autre ; on ne rend pas sa grâce à la rose que l’on met dans un bocal, on la dénature ; on croit en embellir son salon, en réalité, on ne fait que défigurer son jardin...
  • L’Attentat, Yasmina Khadra, éd. Pocket, 2005, p. 220


Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi, la société n’est qu’un rêve de prédateur.


Marc Lévy, L’Horizon à l’envers, 2016

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Le bonheur se résume finalement à de toutes petites choses.
  • Elle et lui, Marc Lévy, éd. Robert Laffont, 2016, p. 268


Jean-Jacques Rousseau, Julie ou La nouvelle Héloïse, 1761

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Adieu, mon cher et bon ami ; si je croyais que la fortune pût vous rendre heureux, je vous dirais : « Courez à la fortune » ; mais peut-être avez-vous raison de la dédaigner avec tant de trésors pour vous passer d'elle ; j'aime mieux vous dire : « Courez à la félicité », c'est la fortune du sage.
  • Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967  (ISBN 2-08-070148-7), partie III, Lettre XX de Julie, p. 277


Pour moi je pense que le signe le plus assuré du vrai contentement d'esprit est la vie retirée et domestique, et que ceux qui vont sans cesse chercher leur bonheur chez autrui ne l'ont point chez eux-mêmes. Un père de famille qui se plaît dans sa maison a pour prix des soins continuels qu'il s'y donne la continuelle jouissance des plus doux sentiments de la nature. Seul entre tous les mortels, il est maître de sa propre félicité, parce qu'il est heureux comme Dieu même, sans rien désirer de plus que ce dont il jouit. Comme cet être immense, il ne songe pas à amplifier ses possessions, mais à les rendre véritablement siennes par les relations les plus parfaites et la direction la mieux entendue : s'il ne s'enrichit pas par de nouvelles acquisitions, il s'enrichit en possédant mieux ce qu'il a.
  • Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967  (ISBN 2-08-070148-7), partie IV, Lettre X à Milord Edouard, p. 349


Théâtre

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Trofimov : Le voilà le bonheur, le voilà qui arrive. Il s'approche de plus en plus, j'entends déjà ses pas. Et si nous ne le voyons pas, si nous ne le reconnaissons pas, est-ce un malheur ? D'autres le verront !
  • « La Cerisaie » (1904), dans La Cerisaie, Tchekhov, éd. Le Livre de poche - Librairie Générale Française, 2003, acte II, p. 63


Médias

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Pascal Bruckner, La séduction est un mystère insondable, 2009

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Le bonheur, en tant qu'état magique qui vous élève au-dessus de votre condition, est rare. L'important, c'est de reconnaître quand ce moment de bonheur arrive.


Charles-Augustin Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 1858

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Si un jour nous nous sentions heureux, sincèrement heureux ; si les jeunes âmes touchées d'un bon souffle, atteintes de ce contentement louable et salutaire qui n'engendre pas un puéril orgueil et qui ne fait qu'ajouter à la vie l'émulation, se sentaient heureuses de vivre dans un temps, dans un régime social qui permet ou favorise tous les beaux mouvements de l'humanité ; si elles ne se constituaient pas dès le début en révolte, en fronde, en taquinerie, en aigreur, en regrets ou en espérances d'en arrière ou d'au-delà, si elles consentaient à répandre et à diriger toutes leurs forces dans le large lit ouvert devant elles — oh ! alors l'équilibre entre les talents et le milieu, entre les esprits et le régime social, se trouverait établi ; on se retrouverait à l'unisson ; la lutte, la maladie morale cesserait et la littérature d'elle-même redeviendrait classique par les grandes lignes et par le fond (c'est l'essentiel) — non pas qu'on aurait plus de talent, plus de science, mais on aurait plus d'ombre, d'harmonie, de proportion, un noble but et des moyens plus simples et plus de courage pour y arriver. Nous recommencerions peut-être à avoir des monuments.
  • Le siècle du progrès — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992  (ISBN 2-7056-6179-4), partie De la tradition en littérature, 12 avril 1858. Causeries du lundi, t. XV, p. 10


Philosophie

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Gaston Bachelard, La Psychanalyse du feu, 1938

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Pour être heureux, il faut penser au bonheur d'un autre.
  • La Psychanalyse du feu, Gaston Bachelard, éd. Gallimard, coll. « NRF idées », 1949, conclusion, p. 181


La barque de Charon va toujours aux enfers. Il n'y a pas de nautonier du bonheur.


LE DANGER DANS LE BONHEUR. « Maintenant, tout me réussit : j'aime toute espèce de destinée : — qui a envie d'être ma destinée ? »
  • Par-delà le bien et le mal, Friedrich Nietzsche (trad. Henri Albert), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1991  (ISBN 978-2-253-05614-0), partie IV, chap. « Maximes et intermèdes », § 103, p. 159


Qu'est-ce que le bonheur ? Le sentiment que la puissance croît, qu'une résistance est en voie d'être surmontée.
Non d'être satisfait, mais d'avoir davantage de puissance. Non pas la paix, mais la guerre. Non la vertu, mais la valeur (vertu dans le sens de la Renaissance, virtu, une vertu «garantie sans moraline»).


Jean-Jacques Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire, 1789

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quand ensuite les hommes m'ont réduit à vivre seul, j'ai trouvé qu'en me séquestrant pour me rendre misérable, ils avaient plus fait pour mon bonheur que je n'avais su faire moi-même.


Psychologie

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Marie Anaut, La Résilience — Surmonter les traumatismes, 2003

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Selon Vanistendael est résilient celui qui est heureux et productif.
  • La Résilience — Surmonter les traumatismes, Marie Anaut, éd. Armand Colin, coll. « 128 », 2008  (ISBN 978-2-200-35348-3), partie 3. Articulations théoriques de la résilience, chap. 1. Concepts associés à la résilience et approches connexes, 1.3 Bien-être subjectif et satisfaction de la vie, p. 59


Musique

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Alain Souchon, C'est déjà ça, 1993

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Oh la la la vie en rose
Le rose qu'on nous propose
D'avoir les quantités d'choses
Qui donnent envie d'autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c'est d'avoir
D'en avoir plein nos armoires
Dérisions de nous dérisoires

  • Foule sentimentale, Alain Souchon, Alain Souchon, album C'est déjà ça (1993 chez Virgin).


Sinsemilia, Debout, les yeux ouverts, 2004

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On vous souhaite tout le bonheur du monde,
Et que quelqu'un vous tende la main.
Que votre chemin évite les bombes,
Qu'il mène vers de calmes jardins.

  • Tout le bonheur du monde, Sinsemilia, Sinsemilia, album Debout, les yeux ouverts (2004 chez Double T).


Il est où le bonheur, Christophe Maé, 2016

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Tout le monde veut l'atteindre
Mais il fait pas de bruit, l'bonheur, non, il fait pas de bruit
Non, il n'en fait pas
C'est con l'bonheur, ouais, car c'est souvent après qu'on sait qu'il était là.
(…)
Il est où le bonheur, il est où ? (…)
Il est là le bonheur, il est là !


Thucydide

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[I]l n’y a pas de bonheur sans liberté et pas de liberté sans vaillance […].
  • La Guerre du Péloponnèse, Thucydide (trad. Denis Roussel), éd. Gallimard, coll. « Folio/Classique », 2000  (ISBN 978-2-07-040068-3), II, 43, p. 158

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