Livre

document écrit formé de pages reliées entre elles

Un livre est un document écrit transportable, formant une unité et conçu comme tel.

Vieux livres reliés

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Littérature

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Autobiographie

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Des livres, en revanche, on en avait à profusion, les murs en étaient tapissés, dans le couloir, la cuisine, l'entrée, sur les rebords des fenêtres, que sais-je encore ? Il y en avait des milliers, dans tous les coins de la maison. On aurait dit que les gens allaient et venaient, naissaient et mouraient, mais que les livres étaient éternels. Enfant, j'espérais devenir un livre quand je serais grand. Pas un écrivain, un livre : les hommes se font tuer comme des fourmis, les écrivains aussi. Mais un livre, même si on le détruisait méthodiquement, il en subsisterait toujours quelque part un exemplaire qui ressusciterait sur une étagère, au fond d'un rayonnage dans quelque bibliothèque perdue, à Reykjavik, Valladolid ou Vancouver.
  • Une histoire d'amour et de ténèbres, Amos Oz (trad. Sylvie Cohen), éd. Gallimard, coll. « Folio 4265 », 2004, p. 42


Si tu prends tes idées ailleurs, disait mon père, c'est très mal, c'est du plagiat, mais si tu les empruntes à une dizaine de livres, tu es un chercheur, et à une quinzaine, tu deviens un savant éminent.
  • Une histoire d'amour et de ténèbres, Amos Oz (trad. Sylvie Cohen), éd. Gallimard, coll. « Folio 4265 », 2004, p. 229


Les livres de papier dans leurs lits de cristal dorment comme des anges. Un regard et ils sortent d'un sommeil de plusieurs siècles, fraternels, vifs encore. Je repose le livre sur son rayonnage. Je sors dans la rue en pente.


De tous les instruments de l'homme, le plus étonnant est, sans aucun doute, le livre. Les autres sont des prolongements de son corps. Le microscope et le télescope sont des prolongements de sa vue; le téléphone est un prolongement de sa voix; nous avons aussi la charrue et l'épée, prolongement de son bras. Mais le livre est autre chose : le livre est un prolongement de sa mémoire et de son imagination.
  • « Le Livre », dans Œuvres complètes, Jorge Luis Borges (trad. Françoise Rosset (revue par Jean Pierre Bernès)), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1999  (ISBN 2-07-011275-6), t. II, chap. En marge de « Sept nuits », p. 736


Un livre est une chose parmi les choses, un volume parmi les volumes qui peuplent l'univers indifférent, jusqu'à ce qu'il trouve son lecteur, l'homme destiné à recevoir ses symboles. C'est alors que survient cette émotion singulière que l'on nomme beauté, ce beau mystère que ne peuvent déchiffrer ni la psychologie ni la rhétorique. « La rose est sans pourquoi », a dit Angelus Silesius. Des siècles plus tard, Whistler devait déclarer : « L'art survient. » Puisses-tu être ce lecteur que le livre attendait.
  • Œuvres complètes, Jorge Luis Borges (trad. Françoise Rosset (revue par Jean Pierre Bernès)), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1999  (ISBN 2-07-011275-6), t. II, partie Notices, notes et variantes, chap. Préface avec une préface aux préfaces. Notice, p. 1300


Essai sur l'éducation des femmes

[...] l'expérience personnelle est souvent chère et toujours tardive ; il est donc utile de profiter de celle des autres. C'est dans les livres que celle-là se trouve.


Il n'y a que deux moyens pour connaître : observer et méditer. Il est facile de juger combien nos connaissances seraient bornées si nous étions réduits à nos observations et à nos méditations personnelles, et à celles de ceux qui nous entourent. Tel est l'état des peuplades que nous nommons sauvages. Mais les livres nous font jouir des observations et des méditations des hommes de tous les temps et de tous les lieux.


Le livre est plus complexe qu'un ordinateur et aussi simple à ouvrir qu'un ciel d'été.
  • L'art presque perdu de ne rien faire, Dany Laferrière, éd. Boréal, 2011, chap. Le goût des mots, p. 171


Giovanni Macchia, Chateaubriand

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L'auteur des Martyrs, le descripteur des paysages lunaires américains, tenait sous le charme le Flaubert de Salammbô. Ce dernier infligeait à ses hôtes d'interminables séances de lecture de son roman carthaginois. Un livre, d'après Flaubert, ne pouvait être jugé que s'il était lu à haute voix. S'il n'était pas taillé en accord avec le souffle des poumons humains, ce livre ne valait rien.
  • « L'homme de la mort — La présence du prédécesseur », Giovanni Macchia, Chateaubriand — Revue Littéraire Europe (ISSN 0014-2751), nº 775-776, Novembre-décembre 1993, p. 9


Les livres ont les mêmes ennemis que l'homme : le feu, l'humide, les bêtes, le temps; et leur propre contenu.
  • Œuvres II (1941), Paul Valéry, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1960, chap. Moralités, p. 546


Essai romancé

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Ingrid Astier, Petit éloge de la nuit, 2014

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Les livres sont l’un des rares endroits où l’on vous écoute. Peut-être à cause du ton, de cette petite musique de nuit. Dans les romans, l’on parle en confidence. L’on murmure à l’oreille du lecteur, conspirateur et confident.


Critique littéraire

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Les livres tiennent tout seuls sur leurs pieds. S'ils ont besoin d'être soutenus par une préface ici, une introduction là, ils n'ont pas plus le droit d'exister qu'une table qui a besoin d'un morceau de carton pour être d'aplomb.
  • Les livres tiennent tout seuls sur leurs pieds, Virginia Woolf, éd. Les Belles Lettres, 2017, chap. Introduction, p. 9


Quelque agités que soient les temps où l'on vit, quelque corrompus ou quelque arides qu'on les puisse juger, il est toujours certains livres exquis et rares qui trouvent moyen de naître ; il est toujours des cœurs de choix pour les produire délicieusement dans l'ombre, et d'autres cœurs épars çà et là pour les recueillir. Ce sont des livres qui ne ressemblent pas à des livres, et qui quelquefois même n'en sont pas ; ce sont de simples et discrètes destinées jetées par le hasard dans des sentiers de traverse, hors du grand chemin poudreux de la vie, et qui de là, lorsqu'en s'égarant soi-même on s'en approche, vous saisissent par des parfums suaves et des fleurs toutes naturelles, dont on croyait l'espèce disparue. [Juillet 1832]


Le livre de Montesquieu, avec tous ses défauts, allait déjouer les craintes et surpasser les espérances de ses amis mêmes. Il y a des ouvrages qu'il ne faut pas voir de trop près : ce sont des monuments.
  • Concernant L'Esprit des lois.
  • Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992  (ISBN 2-7056-6178-6), partie Montesquieu, 18 et 25 octobre. Causeries du lundi, t. VII, p. 124


A l'entendre, lui l'homme de la publicité harcelante et qui fatigua la renommée, il ne publiait jamais, presque jamais, ses livres que malgré lui, à son corps défendant : il avait un secrétaire qui le volait, un ami indiscret qui colportait ses manuscrits ; le libraire pirate s'emparait de son bien en le gâtant, en le falsifiant, et force lui était alors d'imprimer lui-même ses productions et de les livrer au public dans leur sincérité.
  • Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992  (ISBN 2-7056-6178-6), partie Voltaire, 20 et 27 octobre 1856. Causeries du lundi, t. XIII, p. 169


Cécile Guilbert

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Attention, lenteur et patience sont nécessaires. « Un livre est une malle bourrée de quantité de choses, dit-il. A la douane, le préposé y fourrage négligemment pour la forme, mais le chercheur de trésors examine le moindre fils. » Ce n'est que par une longue fréquentation des œuvres qu'on peut espérer en découvrir les secrets à travers les lieux, les personnes et les objets. « Assez curieusement, on ne peut pas lire un livre, assène Nabokov, on ne peut que le relire. Un bon lecteur, un lecteur actif et créateur est un re-lecteur. »
  • Littératures (1980), Vladimir Nabokov, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2010, Préface de Cécile Guilbert — Les ruses du professeur Nabokov, p. XXX


Journal

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Sylvain Tesson, Une très légère oscillation, journal 2014-2017, 2017

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Dans les nuits d’angoisse, jamais les livres ne m’ont à ce point semblé des compagnons. Sans eux, serais-je debout ? Étrange sensation d’entendre les élites politiques se vanter de ne plus jamais lire (la cybergirl Fleur Pellerin, par exemple) et promettre avec enthousiasme, l’avènement de générations ultra-connectées.


Christian Bobin, La Plus que vive, 1996

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Peu de livres changent une vie. Quand ils la changent c'est pour toujours, des portes s'ouvrent que l'on ne soupçonnaient pas, on entre et on ne reviendra plus en arrière.


Christopher Gérard, Le Prince d'Aquitaine, 2018

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Le milliers d'heures passées à dénicher des livres chez les bouquinistes comptent parmi les beaux moments de mon existence, l'amour mis à part.


Victor Hugo, Les Misérables, 1862

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Les livres sont des amis froids et sûrs.


Nnedi Okorafor, Le livre de Phénix, 2022

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J'aime les livres. J'adore tout ce qui s'y rapporte. Je chéris la sensation des pages au bout de mes doigts. Ils sont assez légers pour être transportés partout et pourtant lourds de mondes et d'idées.
  • Le livre de Phénix, Nnedi Okorafor, éd. Editions ActuSF, 2022  (ISBN 978-2-37686-469-1), chap. 13 Terroristes, p. 221


Michael Ende, L'Histoire sans fin, 1979

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Je voudrais bien savoir, se dit-il, ce qui se passe réellement dans un livre, tant qu'il est fermé. Il n'y a là, bien sûr, que des lettres imprimées sur du papier, et pourtant — il doit bien se passer quelque chose puisque, quand je l'ouvre, une histoire entière est là d'un seul coup. Il y a des personnages que je ne connais pas encore, et il y a toutes les aventures, tous les exploits et tous les combats possibles — parfois surviennent des tempêtes, ou bien on se retrouve dans des villes et des pays étrangers. Tout cela est d'une façon ou d'une autre à l'intérieur du livre. Il faut le lire pour le faire vivre, c'est évident. Mais c'est déjà dans le livre, à l'avance. Je voudrais bien savoir comment.


Diomandé Melama, Un livre dans la voiture, 2014

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Le livre est un ami, un compagnon dont on peut demander la présence à toute heure sans être contrarié.


Il feuilleta le livre avec dévotion et se dit qu’il y avait quelque chose d’humain dans cet objet : il avait un pied, un dos, une odeur, une peau et, quand on en tournait les pages, une voix.


Chaque fois que les livres sont rares, ils résistent bien. À l'extrême, si vous les interdisez ils deviennent infiniment précieux. Interdire les livres, c'est les rendre désirables. Toutes les dictatures ont connu cette expérience. En Globalia, on a fait le contraire : on a multiplié les livres à l'infini. On les a noyés dans leur graisse jusqu'à leur ôter toute valeur, jusqu'à ce qu'ils deviennent insignifiants.


Vladimir Volkoff, La Crevasse, 1996

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On déteste toujours les livres, Douchane, quand on déteste la liberté, parce que les livres, Douchane, ce sont des lingots de liberté.
Je regardais les flics communistes arrachant les plats, déchirant les dos, s'escrimant sur les brochures, le les voyais piétiner des Oscar Wilde enluminés par Beardsley et des Elzvir et des Hégérus, et je me faisais une promesse : un jour, coûte que coûte, je fabriquerais des livres, des millions de livres, cent livres nouveaux pour chaque livre détruit aujourd'hui, selon le principe des otages : j'étoufferais l'imposture communiste sous une avalanche de livres. Dites souvent la vérité : il en restera quelque chose.


Walter Moers, La Cité des livres qui rêvent, 2021

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Des livres. Des livres, des livres et des livres. Des vieux livres, des livres neufs, des livres chers, des livres bon marché, des livres en vitrines, sur des étagères, dans des charrettes, dans des sacs, jetés en tas ou méticuleusement rangés. Empilés avec audace, exposés sur le trottoir, empaquetés (Tentez votre chance — Achetez nos paquet-surprise !), présentés sur des colonnes de marbre, enfermés derrière le grillage de sombres bibliothèques en bois (Ne pas toucher — premières éditions signées !). Des livres reliés en cuir, en toile, en fourrure ou en soie, aux fers en cuivre, fer, argent et or. Dans plusieurs vitrines, certains étaient surchargés de diamants.

  • La Cité des livres qui rêvent (2004), Walter Moers (trad. François Mathieu & Dominique Taffin-Jouhaud), éd. Gallimard jeunesse/Les Grandes Personnes, coll. « Folio junior », 2021  (ISBN 978-2-07-515698-1), p. 112


Poésie

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Les livres sont de longs paquebots à la recherche de leur naufrage.


Un livre dans une brocante c'est parfois un mort qui me tend la main et qui me dit : ne me laisse pas, s'il te plaît.


J'ouvre un livre et c'est le ciel que j'ouvre


Ainsi, j’ouvre des livres comme une certaine fureur ouvrait la bouche de l’oracle - et tes mots disent ce que je cherchais, eux qui ne l’avaient jamais dit avant que je le cherche .


Discours

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Laissez nous prendre nos livres et nos stylos, ils sont les armes les plus puissantes. Un enfant, un professeur, un livre et un style peuvent changer le monde. L'éducation est la seule solution.
  • (en) Let us pick up our books and our pens, they are the most powerful weapons. One child, one teacher, one book and one pen can change the world. Education is the only solution.


Forme et composition

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Typographie

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On l'a dit avec raison : un livre sans faute est une chimère aussi rare que les centaures et les hippogriphes […].
  • (fr) Études pratiques et littéraires sur la typographie, tome 1, Georges-Adrien Crapelet, éd. Imprimerie de Crapelet, 1837, p. 222


Articles connexes

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Liens externes

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