Letizia Battaglia

photographe italienne, éditrice et femme politique (1935-2022)

Letizia Battaglia est une photojournaliste, photographe et éditrice italienne née le à Palerme et morte le dans la même ville. Elle est connue avoir documenté les crimes de la Mafia, au cours des années de plomb.

Gros plan sur le visage ridé d'une femme aux cheveux mi-long.
Letizia Battaglia en 2010.

Citations

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La liberté est une chose extraordinaire, qui n'a pas de prix. Personne ne peut vous forcer à vivre d'une façon qui ne vous plait pas. Personne. Je me suis toujours pensée comme un être libre. J’ai toujours senti que j'avais droit à cette liberté. Cette idée m’a accompagnée tout au long de ma vie, année après année.
  • (en) Freedom is something priceless, extraordinary. No one can force you to live in a way that's note the way you want. No one. I have always thought of myself as a free crature - as a girl, as a woman. I have always felt I had the right to my freedom. I have lived all the years of my life with this idea.


Je crois que ma vie a vraiment commencé avec mon appareil photo. Je veux dire ma liberté en tant que personne, ma voix.
 
Le pentax K1000 : appareil photo (appareil photo argentique utilisé par cette photo-journaliste).
  • « Battaglia en noir et blanc », Melissa Harris, dans Letizia Battaglia, passion, justice, liberté : photographies de Sicile, Alexander Stille, Renate Siebert, Roberto Scarpinato, Leoluca Orlando, Simona Mafai, Melissa Harris, Angela Casiglia Battaglia (trad. Pierre Girard et Marguerite Pozzoli), éd. Actes Sud/Motta, 1999  (ISBN 978-2-742-72413-0), p. 13


Je suis incapable de parvenir à quelque chose d'intellectuel avec mon appareil photo. Je vis avec cet appareil. Il est comme une partie de mon cœur, un prolongement de mon intuition, de ma sensibilité.
  • « Battaglia en noir et blanc », Melissa Harris, dans Letizia Battaglia, passion, justice, liberté : photographies de Sicile, Alexander Stille, Renate Siebert, Roberto Scarpinato, Leoluca Orlando, Simona Mafai, Melissa Harris, Angela Casiglia Battaglia (trad. Pierre Girard et Marguerite Pozzoli), éd. Actes Sud/Motta, 1999  (ISBN 978-2-742-72413-0), p. 13


L’appareil photographique m’a donné la possibilité de lutter. Avec lui, je ne pouvais pas forcément changer le monde, mais j'étais là, au cœur de la bataille.
  • « Battaglia en noir et blanc », Melissa Harris, dans Letizia Battaglia, passion, justice, liberté : photographies de Sicile, Alexander Stille, Renate Siebert, Roberto Scarpinato, Leoluca Orlando, Simona Mafai, Melissa Harris, Angela Casiglia Battaglia (trad. Pierre Girard et Marguerite Pozzoli), éd. Actes Sud/Motta, 1999  (ISBN 978-2-742-72413-0), p. 14-15


Je photographiais tout. Du jour au lendemain, je vis s'accumuler autour de moi des images pleines de sang. Des images de souffrance, de désespoir, de terreur, de garçons et de filles détruits par la drogue, de jeunes veuves, de procès et d'arrestations. Chez nous, Franco et moi étions entourés par les morts, les cadavres de gens assassinés. On avait l'impression de se trouver au cœur d'un massacre.
  • « Battaglia en noir et blanc », Melissa Harris, dans Letizia Battaglia, passion, justice, liberté : photographies de Sicile, Alexander Stille, Renate Siebert, Roberto Scarpinato, Leoluca Orlando, Simona Mafai, Melissa Harris, Angela Casiglia Battaglia (trad. Pierre Girard et Marguerite Pozzoli), éd. Actes Sud/Motta, 1999  (ISBN 978-2-742-72413-0), p. 15


Je ne crois pas au destin. Je ne le peux pas. Croire à quoi que ce soit de surnaturel est à mes yeux quelque chose d'intolérable. Je ne crois pas en Dieu. J'ai connu des prêtres intelligents, mais la religion dressait une barrière entre nous. Je ne crois pas à la magie. Je ne crois à rien de ce qui ressemble à un dogme. Quand je dis que je suis communiste, je me réfère à l'idéal communiste. Mais je ne suis pas communiste non plus ; je ne l'ai jamais été. Je crois à l'énergie de la terre, du ciel, de la nature, et à l'énergie de l'amour. Mais, surtout, je crois en la justice.
  • « Battaglia en noir et blanc », Melissa Harris, dans Letizia Battaglia, passion, justice, liberté : photographies de Sicile, Alexander Stille, Renate Siebert, Roberto Scarpinato, Leoluca Orlando, Simona Mafai, Melissa Harris, Angela Casiglia Battaglia (trad. Pierre Girard et Marguerite Pozzoli), éd. Actes Sud/Motta, 1999  (ISBN 978-2-742-72413-0), p. 16-17


Quand je photographie la douleur, je suis partie prenante de la douleur, partie d’une lutte et du grand bordel qui se passe autour de moi. J’essaie de le raconter, dégoût ou douceur, en le considérant comme fait unique, en cherchant sa noblesse ou sa dignité.
  • Entretien avec Letizia Battaglia
  • « Une photographe sicilienne contre la mafia », Maria Rosaria Spano (propos recueillis par), Letizia Battaglia (propos de), Nouvelles questions féministes, nº 2002/3 (Vol. 21), mai 2002, p. 114-115 (lire en ligne)


Il n’était pas question de faire de belles photos ou de se sentir courageuse, mais simplement de résister, de se tenir face à eux pour dire non.
  • Présentation par le magazine Polka d'Antology de Letizia Battaglia
  • « Les Archives de sang de Letizia Battaglia », Oanell Terrier, Polka, nº n°34, 15 septembre 2016 (lire en ligne)


Je me souviens encore de la première fois. Inimaginable que cet homme n'allait plus jamais se relever ! Il y avait du sang partout ! La douleur était insupportable. La douleur d'une mère dont le fils avait été tué.
  • Propos de Letizia Battaglia collectés par Anne Veron
  • (de) Anne Veron, Italiens Mafia (2v3) Die Frauen der Cosa Nostra, ZDF, 9 décembre 2017 (accéder en ligne)


 
Le monument en souvenir du juge Giovanni Falcone sur le bord de l'autoroute A29 près de Capaci
Dans ces villages où tout est si compliqué et que la mafia administre sans que l'état n'intervienne, les gens vivent ainsi.
  • Propos de Letizia Battaglia collectés par Anne Veron
  • (de) Anne Veron, Italiens Mafia (2v3) Die Frauen der Cosa Nostra, ZDF, 9 décembre 2017 (accéder en ligne)


Citations sur

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Les images de Letizia Battaglia peuvent alors s’avérer plus dures que celles de correspondants de guerre opérant sur des fronts « classiques ». Mais n’est-elle pas le témoin d’un authentique conflit [...]?
  • Critique de l'ouvrage Letizia Battaglia, passion, justice, liberté
  • « Passion, justice, liberté : Le courage d’une femme face à un groupuscule crapuleux tel que la Mafia. », Alain Dister (1941-2008), Le journal des Arts, 1er mars 2000 (lire en ligne)


En donnant libre cours à sa passion, mais sans caprice, Letizia Battaglia élimine tous les stades intermédiaires. Les positifs et les négatifs, le bien et le mal se révèlent sur le mode métaphorique en brillance et en ombre - rares, sinon absentes, sont les ambiguïtés. Dans les ténèbres étouffantes, elle reste vouée à la lumière.


J'ai néanmoins été bluffée par elle. Son intensité féroce me semblait presque férale. La force proverbiale de la nature, et plus encore. Et pas seulement en tant que photographe, mais aussi en tant qu'éditrice, membre du parti écologiste au conseil municipal de Palerme, activiste écologique et défenseure des droits des femmes et des droits de l'homme. Nous avons parlé des femmes, de la justice, elle m'a posé des questions personnelles - ce qui n'est pas mon fort, car je suis très discrète, mais elle était comme un sérum de vérité.
  • (en) I was nonetheless blown away by her. Her fierce intensity felt almost feral. The proverbial force of nature and then some. And not only as a photographer but also as a publisher, Green Party member with the Palermo city council, ecological activist, and defender of women’s and of human rights. We spoke about women, we spoke about justice, she asked me personal questions—not my forte, as I’m so private, but she was like truth serum.
  • Hommage rédigé trois semaines après le décès de Letizia Battaglia
  • « The Sicilian Photographer Who Fought the Mafia », Melissa Harris, Aperture, 5 mai 2022 (lire en ligne)


Voir aussi

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