Alexandra Lapierre
écrivaine française
Alexandra Lapierre, née le , est une écrivaine française, autrice de romans, de nouvelles et de biographies. Elle a reçu de nombreux prix littéraires.
Citations
modifierArtémisia, 1998
modifierDe tout temps l'art a servi de signe extérieur de richesse. Mais dans les mains des mécènes du XVIIe siècle, les peintres et les sculpteurs sont devenus monnaie d'échange, instruments de propagande, armes de chantage.[...] Bref, en cette année 1639, l'art est devenu la pierre angulaire du pouvoir ; et l'artiste son outil.
- Artemisia, Alexandra Lapierre, éd. Robert Laffont, 1998 (ISBN 978-2-266-22514-4), chap. Londres, le 16 février 1639, p. 15
On entendit un bruit sourd de cognée. La lame avait heurté le billot.
Quelque chose roula jusqu'au bord de l'estrade. Les longs cheveux bruns, qu'enserrait jusqu'alors un foulard, s'épandirent, sanglants, vers la foule. Le peuple poussa un hurlement, cri d'horreur, cri de pitié et de haine, à la vue de cette tête tronquée de jeune fille, martyre de la tyrannie paternelle, martyre de l'iniquité papale.
Quelque chose roula jusqu'au bord de l'estrade. Les longs cheveux bruns, qu'enserrait jusqu'alors un foulard, s'épandirent, sanglants, vers la foule. Le peuple poussa un hurlement, cri d'horreur, cri de pitié et de haine, à la vue de cette tête tronquée de jeune fille, martyre de la tyrannie paternelle, martyre de l'iniquité papale.
- Au sujet de l'exécution en place publique à Rome le 11 septembre 1599 de Béatrice Cenci.
- Artemisia, Alexandra Lapierre, éd. Robert Laffont, 1998 (ISBN 978-2-266-22514-4), chap. Suzanne et les vieillards, p. 33
Avec ses pots, ses poudres, ses chaudrons, ses creusets, ses alambics et ses cornues, l'endroit évoquait davantage l'alchimiste le laboratoire de l'alchimiste que l'atelier du peintre.[...] Tous les accessoires qui s'amoncelaient sur les tréteaux au fond de la salle, les robes de capucin, les grandes ailes d'ange, les roues des martyres et les têtes de mort contribuaient au mystère de cette antre, à l'atmosphère irréelle et vaguement inquiétante.
- Description de l'atelier romain du peintre Orazio Gentileschi
- Artemisia, Alexandra Lapierre, éd. Robert Laffont, 1998 (ISBN 978-2-266-22514-4), chap. Suzanne et les vieillards, p. 64
Étranges mœurs qui consistent à garder copie de chaque lettre envoyée, du plus court billet, de la moindre ligne passés de la main à la mains en amis. Étranges mœurs qui consistent à établir des notes explicatives sur chaque mot reçu, sorte de commentaire de texte à l'usage des juges, afin qu'ils puissent goûter et comprendre la portée des allusions et des confidences. Étranges mœurs qui consiste à conclure à leur place : Dans cette correspondance, on voit clairement qu'Agostino est amoureux fou d'Artemisia. Et que Cosimo a joué pour lui les entremetteurs et les maquereaux .
- Au sujet d'un témoignage lors du procès d'Artemisia Gentileschi
- Artemisia, Alexandra Lapierre, éd. Robert Laffont, 1998 (ISBN 978-2-266-22514-4), chap. Judith, p. 168
La torture s'appliquait indifféremment aux témoins et aux accusés. Dans les deux cas,elle ne les punissait pas : elle servait à prouver et à confirmer leurs dires. Si le témoin répétait son récit dans les tourments, c'est qu'il disait la vérité...
- Les méthodes d'interrogatoires utilisées par la justice romaine au XVIIe siècle
- Artemisia, Alexandra Lapierre, éd. Robert Laffont, 1998 (ISBN 978-2-266-22514-4), chap. Judith, p. 213
L'inscription Artemisia Gentileschi F. 1610 qui figure au bas à gauche de ce tableau soulève bon nombre de questions. En 1610, Artemisia avait tout juste 17 ans. Peut-on raisonnablement attribuer à une si jeune fille une œuvre de cette qualité ?
- La signature en bas du tableau Suzanne et les vieillards de 1610
- Artemisia, Alexandra Lapierre, éd. Robert Laffont, 1998 (ISBN 978-2-266-22514-4), chap. Cahier central, p. 1
Elles ont conquis le monde, 2007
modifier « L’obéissance, c'est la mort ! » En commençant par ces mots son premier livre, qu'elle intitule Pour la vie, Alexandra David-Néel a déjà tout dit. Avec cet aphorisme, elle conteste les idées reçues, lie l'aventure et l'écriture, éclaire la genèse de son propre cheminement et raconte d'un trait toute l'histoire des Grandes Aventurières. Leur curiosité du monde et la quête de leur propre vérité passent par ce courage-là : celui de désobéir.
- « Pourquoi partent-elles ? », Alexandra Lapierre, dans Elles ont conquis le monde : les grandes aventurières, 1850-1950, Alexandra Lapierre et Christel Mouchard, éd. Arthaud, coll. « Les Classiques illustrés », 2007 (ISBN 978-2-7003-0214-1), p. 4
À travers l'espace et le temps, qu'ont-elles de commun, toutes ces femmes aux personnalités si différentes ? Sinon ce talent-là : savoir reconnaître leur instinct et soutenir leur désir. Ne laisser personne – aucun être, aucune idée, aucune peur – les détourner de l'essentiel et conduire leur âme à la famine. Oser.
- « Pourquoi partent-elles ? », Alexandra Lapierre, dans Elles ont conquis le monde : les grandes aventurières, 1850-1950, Alexandra Lapierre et Christel Mouchard, éd. Arthaud, coll. « Les Classiques illustrés », 2007 (ISBN 978-2-7003-0214-1), p. 4
Quelques aventurières, parmi les plus grandes, ont laissé des chefs-d'œuvre. Mais les autres ? les quatre cents voyageuses qui ont écrit et publié le récit de leurs expéditions ? « Il est nécessaire d'écrire, répond Vita Sackville-West dans Une aristocrate en Asie... absolument nécessaire d'écrire, si l'on ne veut pas que la vie s'écoule en vain ! » Pour toutes, le désir de communiquer se trouve au centre de l'aventure solitaire. Pour toutes, l'aventure et l'écriture font partie intégrante de leur processus de survie et restent indissociables. Le projet de transmettre un savoir anticipe et prévoit le retour. […] Raconter l'aventure, c'est la retenir. En publier le récit, c'est la poursuivre et la faire durer. C'est aussi l'immortaliser, en s'assurant de la pérennité des mille découvertes du voyage…
- « Pourquoi écrivent-elles ? », Alexandra Lapierre, dans Elles ont conquis le monde : les grandes aventurières, 1850-1950, Alexandra Lapierre et Christel Mouchard, éd. Arthaud, coll. « Les Classiques illustrés », 2007 (ISBN 978-2-7003-0214-1), p. 104-105
Citations sur
modifierCritique de Belle Greene
modifierSe faire passer pour une femme blanche met chaque jour la vie de Belle en danger. Elle est accaparée par la bibliothèque et son secret ; les scènes avec ses homologues historiques réels sont étoffées par des dialogues tirés de sources primaires telles que des lettres. Ces conversations sont parfois un peu guindées, mais l'histoire de Belle est si exceptionnelle que les lecteurs n'y verront pas d'inconvénient.
- (en) Passing for White puts Belle’s life at risk every day. She’s consumed by the library and her secret; scenes with her real-life historical counterparts are fleshed out with dialogue drawn from primary sources such as letters. Occasionally these conversations feel stilted, but Belle's story is so exceptional that readers won’t mind.
- Critique publiée à l'occasion de la sortie du livre en Anglais, le 16 juin 2022
- « An engaging story about a brilliant woman who risks everything. », Kirkus Reviews, Kirkus Reviews, 15 avril 2022 (lire en ligne)